Facebook plus fort que CIA ???

février 17, 2011 on 6:31 | In Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Wikileaks nous en avait donné un avant gout.
La diplomatie est une chose compliquée, subtile, à tel point que, souvent, les hommes ne la maitrisent pas.
Les récents mouvements en Tunisie et en Égypte avec le départ précipité de leur dirigeant respectif nous l’ont montré de façon on ne peut plus manifeste.

Le problème, puisque personne n’a rien vu venir, ni les services secrets comme la CIA ou la DGSE en France, ni les diplomates, c’est que personne ne peut non plus prévoir la suite.

Ni en Égypte ou en Tunisie, ni ailleurs.

Des mouvements sont rapportés dans les émirats, chez Khadafi, en Iran. C’est toute une partie du monde qui est une ébullition.

Or cette région est pour une bonne part le réservoir de carburant de la planète .
Par conséquent, notre réservoir économique.
Nos emplois.

Lorsque les précédents conflits (1967, 1973) ont eu lieu dans la région, on assistait à une lutte d’influence entre Moscou et Washington par pays interposés. Moscou pour l’Égypte avant que Sadate ne rejoigne le camp occidental et Israël pour les Américains. Pas à des luttes de pouvoir des peuples eux mêmes s’opposant à leurs dirigeants au point de les faire déguerpir.

Entre temps, l’URSS de papa a disparu et est apparue une nouvelle grande puissance, la Chine.
Si cette dernière se cantonne à tirer les ficelles du micro-despote nord coréen sur le plan politique, elle ne se gêne pas pour aller faire ses courses en matières premières sur le continent africain par exemple.

Comment réagiraient les Chinois en cas de mouvements sismiques importants dans la région? Alors qu’elle-même est une constellation de peuples différents qu’elle satisfait, dans une certaine mesure, avec une croissance économique à marche forcée?

Sur le plan politique, la situation est tout aussi préoccupante, tandis que les grandes puissances n’en finissent pas d’atermoyer pour (ne pas) mettre fin aux progrès nucléaires de l’Iran.

Munich, 1938, nous revoici.

Israël, jadis soutenue par les États-Unis, alliée à l’Égypte de Moubarak, doit se sentir singulièrement seule.
D’abord parce que Moubarak est parti, qui plus est en quelques heures, après avoir semblé un rempart inexpugnable pendant trois décennies, tandis que les États Unis ont tourné le dos d’un seul coup d’un seul à un ami de trente ans, illustrant à merveille la légèreté de l’amitié à la mode américaine, au nom d’un prétendu droit des peuples à disposer d’eux mêmes.

Netanyahou, premier ministre au sang chaud sera-t-il le premier à craquer une allumette tandis que les Iraniens envoient deux navires de guerre traverser le canal de Suez?
Que va faire la CIA, célèbre pour avoir joué de son influence tant pour protéger que pour destituer les dirigeants suivant qu’ils répondaient aux canons politiques du moment à Washington ou non?

Pendant ce temps, on dit ça et là que les réseaux sociaux ont joué un rôle que certains n’hésitent pas à qualifier de déterminant dans les mouvements tuniso-égyptiens.

Peut être se trouve-t-elle là, dans une certaine mesure, la suite des mouvements populaires qui agitent la région?

Peut être même que Saddam Hussein aurait pu être renversé « paisiblement » avec Facebook et non en justifiant une guerre par un mensonge, au coût de centaines de milliers de morts pour la plupart civils ???

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