D’Olof Palme à John Galliano et MAM…

février 28, 2011 on 12:46 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, International | 2 Comments

Rappelez-vous, c’était il y a 25 ans. Le Premier Ministre suédois sortait du cinéma, accompagné de son épouse, quand il tombait sous les balles d’un mystérieux assassin. La police n’a pas eu besoin de chercher s’il avait des ennemis tant ceux-ci étaient nombreux, rendus furieux par les positions -entre autres- très tiers-mondistes de Palme. Un suspect fut arrêté des années après, condamné en première instance, puis relaxé en appel, malgré ce que beaucoup considèrent comme des preuves accablantes.

25 ans plus tard, un soir de la semaine dernière pour être précis, la nouvelle tombe, la maison Christian Dior a suspendu son charismatique directeur de la création, l’anglais John Galliano. Celui -ci aurait, dans un restaurant, proféré des injures à caractère raciste à l’égard d’un couple judéo-asiatique. Galliano, qui a été arrêté, avait 1,1g d’alcool dans le sang. Il a été relâché peu après.

Quel rapport entre des deux « évènements », un drame et un incident? C’est l’influence de la pensée dominante. L’enquête sur la mort de Palme a été dominée par la personnalité de la victime, par les positions parfois extrêmes qu’il avait prises, par l’influence que cela pouvait avoir sur la personnalité d’un être faible qui s’en trouverait poussé à un acte meurtrier. Rien à voir avec cette question simple: qui a tué Olof Palme?

Ce qu’à dit John Galliano n’est pas encore établi. Malgré la fuite sur l’incident policier (pardonnez ce qui est devenu, il faut le souligner, un truisme, tant ces fuites sont systématiques), un témoin n’a toujours pas livré sa version, pas plus que le couturier. Pourtant, non seulement la sanction est tombée, mais elle a été reprise dans le monde entier. Si Galliano n’avait pas été une personnalité connue, jamais ce n’aurait été le cas. Si les injures qu’on l’accuse d’avoir prononcées n’avaient pas été à caractère prétendument anti-sémite, non plus.

Il y a fort à parier que la même frénésie de travailler non pas à ce que la justice fasse son travail, si travail il y a, à l’égard de Galliano, mais à donner une bonne image à l’opinion publique, conduise à la même conclusion amère que dans l’affaire Palme: une absence de réponse à une simple question: Galliano a-t-il violé la loi?

On pourrait se poser la même question à propos d’une autre « saquée »: MAM. A-t-elle violé la loi en prenant l’avion de l’associé tunisien de ses parents en plein période de troubles. Assurément non, sinon la troupe de hyènes occupées à lui mordre les mollets l’aurait déjà fait observer en poussant des cris de vierge effarouchée. En attendant, elle est aujourd’hui au chômage. Sa faute, comme celui de Galliano et Palme: ne pas être dans l’air du temps.

Et aujourd’hui, la Justice ne s’étant pas prononcée, il n’est pas possible de savoir si c’est un délit. Mais c’est assurément un motif de licenciement…

2 commentaires

  1. Il est écoeurant, surtout, de voir tant de fonctionnaires mobilisés pour de telles âneries, tandis que gambadent voleurs, violeurs, tueurs, et autres criminels récidivistes …
    Le tantouze peut bien admirer Hitler ou Kadhafi, je n’ en ai rien à faire, mais en tant que père de famille et contribuable je voudrais que les flics protègent mes biens et mes descendants !
    Je sais : je suis un sale réac :)

    Commentaire by jerome — 28 février 2011 #

  2. Eh oui, cher Jérôme, les insultes de John Galliano pourraient lui coûter plus cher que d’avoir braqué une banque… cela étant, JusMurmurandi est écœuré de lire ça et là des articles racontant à quel point « John Galliano avait de toute façon perdu la main »… Soit c’est vrai, et la plainte n’est alors plus qu’un prétexte pour LVMH pour se débarrasser à bon compte d’un créateur dépassé, soit c’est faux, et le journaliste pense se refaire une virginité en hurlant avec les loups; De toute façon, pas ragoûtant, tout ça…

    Commentaire by JM2 — 2 mars 2011 #

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