Abolissons les privilèges des syndicats !

septembre 25, 2007 on 4:14 | In Economie, France | Commentaires fermés

Pourquoi les syndicats français n’attirent-ils que 8% des salariés, privant les relations sociales d’un interlocuteur représentatif essentiel ?

Parce que la représentivité des syndicats est une affaire légale avant tout. 5 syndicats sont reconnus comme représentatifs « quoi qu’il arrive », la CGT, la CFDT, la CFTC, Force Ouvrière et la CGC par un décret de 1966, il y a plus de 40 ans. D’autres ont été reconnus plus récemment, plus difficilement et moins complètement: l’UNSA, la FSU ou SUD.

Ce qui veut dire que les syndicats jouent leur va-tout non auprès des salariés qu’il faut conquérir, mais des pouvoirs publics qu’il faut séduire. Et pour les 5 principaux cités plus haut, la loi leur donne une représentativité dite irréfragable, ou irréversible, qui veut dire qu’ils seront reconnus même si un jour ils ne devaient plus avoir d’adhérents du tout.

Comme par ailleurs la loi donne aux syndicats « représentatifs », les monopoles de la présentation de candidats au premier tour des élections de délégués du personnel, et de la négociation et conclusion d’accords et conventions collectives de travail, on voit bien que la notion légale de représentativité est bien plus importante que sa réalité.

Quand au financement syndical, le système atteint des sommets d’hypocrisie, dictés par le fait que le faible nombre d’adhérents ne permet plus aux syndicats de s’auto-financer. Au contraire, ils sont de plus en plus financés par l’Etat, par l’Union Européenne, voire carrément par les employeurs tels Renault. Ceci en plus des militants syndicaux qui sont financés par les innombrables heures de délégations pour effectuer leur travail syndical dont ils bénéficient aux frais de leur employeur.

Et comme cela ne suffit encore pas, JusMurmurandi relève de nombreux cas de salariés payés par un employeur alors qu’il travaille exclusivement pour un syndicat, ce qu’on appelle poliment mais aussi pénalement des emplois fictifs, ainsi la secrétaire particulière de Bernard Thibault, et des dizaines si ce n’est des centaines au sein des organismes de sécurité sociale.

Comment s’étonner que Nicolas Sarkozy ait mis la réforme du régime syndical, de leur représentitivité et de leur financement au programme de son élection, puis de son action? Une représentatitivité de droit divin, un financement obligé par la collectivité, un monopole d’action, ce sont des privilèges que l’on n’a plus vu en France depuis leur suppression par la Révolution de 1789.

No Comments yet

Désolé, les commentaires sont fermés pour le moment.