La plus grande mangeoire de la République… les autres mises à part

janvier 27, 2007 on 6:33 | In Economie, France | Commentaires fermés

Le chiffre est tombé, il est toujours aussi ahurissant, quoique pas nouveau. Les entreprises françaises encaisseraient un total de subventions publiques de l’ordre de 60 milliards d’euros. Ce qui pèse, et ce terme s’impose compte tenu qu’il sagit d’une dépense d’argent public, c’est à dire du produit des impôts, près du double du déficit public (36 milliards), ou de près de 4 points de PIB.

Mais au delà de cette montagne de subventions, JusMurmurandi voit surtout certaines des plus détestables pratiques de la société française révélées:

- quasiment aucune de ces subventions ne voit son efficacité réelle, c’est à dire les résultats qu’elle permet d’atteindre,  comparée à ses objectifs et à son coût. On dépense, et c’est fini. 60 milliards sans contrôle. Y a-t-il un pilote dans l’avion?

- aucun des patrons ou des organisations patronales, si prompts à hurler contre les inconvénients du « système français », avec ses impôts écrasants (et ils le sont, et dissuasifs de ce fait) n’a l’honnêteté de parler de cette gigantesque cagnotte de compensation. 60 milliards de fonds quasiment secrets…pour le grand public
- un tel montant constitue une part importante des profits des entreprises. Qui sont donc, de fait, dépendantes de l’Etat pour leur dose de subventions, auxquelles elles sont accros. Comment s’étonner de l’incroyable consanguinité entre grands patrons et hauts fonctionnaires, sortis des mêmes écoles, et situés de part et d’autres de ce trésor d’Ali-Baba. 60 milliards de prébendes, ça achète bien des loyautés et ça fait taire bien des consciences.

- il ne faut pas oublier que, comme ces 60 milliards sont des recettes pour les entreprises, celles-ci voient leurs profits augmenter d’autant. Donc leurs impôts sur les bénéfices reversés à l’Etat distributeur, d’une grosse vingtaine de millliards. Vous direz donc qu’il ya moindre mal. Comptablement, peut-être. Mais, et l’armée de fonctionnaires chargée de distribuer cette manne, ne pourrait-on en faire l’économie en réduisant et les subventions et les impôts d’un égal montant sans changer l’équilibre économique?

- enfin, toutes les entreprises ne sont pas, et de loin, égales devant les subventions. Comme d’habitude en France, les TPE et PME n’ont pas les moyens de remplir les rames de documents nécessaires, et de savoir naviguer parmi les forêts de bureaux pour arriver enfin au guichet distributeur. Conséquence: une distortion évidente au profit des grands groupes, et une toute aussi évidente distortion de concurrence. Pour une fois, on peut dire: que fait Bruxelles?
JusMurmurandi pose la question: comment s’étonner que les français aspirent à une carrière de fonctionnaire? Ils ont bien compris que, dans les histoires de cochon, il vaut mieux être le fermier qui donne à manger que le cochon qui mange. Car celui là, il finit toujours saigné à blanc.

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