Des vérités étonnemment relatives…

mai 3, 2011 on 1:39 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Le corps d’Osama bin Laden a été, selon les Américains, immergé, « en respectant les rites propres à l’Islam ». Et la presse mondiale de s’interroger et d’interroger les autorités coraniques sur la méthode employée. L’immersion est-elle « islamo-compatible »?

JusMurmurandi hoche la tête, entre ahurissement et hallucination. Bin Laden, lui, a « volatilisé » les corps de milliers de gens lors des attentats de Tanzanie, du Kenya, de Grande-Bretagne, d’Espagne et de États-Unis. Non seulement il a causé leur mort, mais la plupart des familles n’ont jamais récupéré de cadavre sur lesquels pratiquer le moindre rite religieux, ou avec lequel faire son deuil. Et il faudrait blâmer les Américains, qu’il avait juré de combattre et massacrer par tous les moyens, parce que bin Laden n’est pas enterré en direction de la Mecque? Comme dit le proverbe, « comme on fait son lit, on se couche ». OBL a vécu dans la violence, celle-ci a fini de le rattraper.

Au demeurant, la tradition constante est d’enterrer les condamnés à mort exécutés non pas dans des caveaux familiaux, mais dans des coins bien particuliers de cimetière, à l’écart des « honnêtes gens ». Car ne nous y trompons pas, même si Barack Obama a déclaré triomphalement que « justice est faite! », ce n’est pas de justice qu’il s’est agi, mais bel et bien d’une exécution, même si l’on peut penser qu’elle était justifiée.

Le même Osama bin Laden, qu’on disait reclus dans une région tribale hostile, le Waziristan, vivait en fait dans un vaste complexe de la lointaine banlieue d’Islamabad. Le Pakistan, comme il se doit de la part d’un fidèle allié de la guerre contre le terrorisme, n’était au courant de rien. Comme si un tel complexe et ses habitants, nichés en plein quartier policier, pouvaient échapper à la vigilance de redoutables services secrets pakistanais. Oui, bien sûr… Lequel Pakistan n’a été mis au courant de l’opération américaine qu’après sa bonne fin. Ce qui suppose que des hélicoptères peuvent amener des hommes en pleine zone urbaine, qu’il y ait une fusillade et des morts, et que les autorités de ce pays, pourtant sur le pied de guerre, n’arrivent qu’après les faits. Oui, bien sûr….

Al Jazeera, la chaîne de télévision quatari, qui était pratiquement l’organe officielle d’Al Qaeda, étant le « bénéficiaire » des messages tant vidéo qu’audio émis par bin Laden, est quasiment en deuil. Dans l’évocation de la mort du chef de réseau, pas de mention des dizaines de milliers de victimes, dont beaucoup de musulmans. Et une nette différentiation entre les morts causés par les Occidentaux, qualifiés de « martyrs », et les autres, qualifiés de « morts ». Comme par hasard, le Qatar, si complaisant avec Al Qaeda, n’a jamais été la cible de quelque action que ce soit, bien qu’ayant une énorme base américaine sur son sol…

Mais JusMurmurandi voit dans le fait que bin Laden ait pu survivre jusqu’ici une cause de satisfaction. De son fortin pakistanais, il a pu suivre les mouvements populaires qui ont agité tous ces pays arabo-musulmans: renversé Moubarak en Egypte et Ben Ali en Tunisie, et qui aujourd’hui menacent Khadafi en Libye, Saleh au Yemen ou El-Assad en Syrie, qui réclament des réformes démocratiques et du progrès économique en Jordanie, au Maroc ou en Algérie.

Voir ces foules, autrefois des proies faciles pour les professeurs de terrorisme pour en faire des kamikazes, réclamer progrès économique et démocratie, c’est bien la preuve que ce sont les Américains et leur modèle de société qui ont gagné.

Dès lors, l’exécution de bin Laden, qui a pu assister par média interposés à sa défaite pratiquement en direct, n’était plus qu’une formalité.

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