Fukushimini ou Fukushimaxi ?

mai 6, 2011 on 10:24 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Fukushima, vous connaissez? Oui, bien sûr, mais qui donc connaissait cette ville côtière japonaise il y a deux mois? Toujours est-il que les dégâts combinés du terrible tremblement de terre et du tsunami qui s’en est suivi ont, pour l’essentiel, rendu l’industrie et l’énergie nucléaire politiquement incorrectes dans le monde entier. Tous les politiques font assaut de diligence pour promettre de sortir leur pays de ce piège maudit.

Tous? Non, car un seul résiste, comme eût dit le remarquable et regretté René Goscinny.

En attendant, regardons les faits. Combien sont morts du fait des explosions de la centrale? Le compte exact n’est pas fait, mais c’est un petit nombre de dizaines. C’est-à-dire, comptablement parlant, une infime fraction des quelques 28.000 morts et disparus de l’ensemble de la catastrophe. C’est moins que les victimes de la tempête Xanthia en France.

Par ailleurs, 80.000 japonais ont été forcés de quitter leur foyer, et ne pourront, sans nul doute jamais y revenir. Cela a un coût, si l’on veut se placer sur le seul plan financier, de quelques 30 à 50 milliards de dollars. Là encore, une fraction du coût total du désastre.

Lequel désastre aura servi, si l’on ose dire d’une telle catastrophe, à donner les leçons qui éviteront sa répétition. De même que Tchernobyl a servi à ce que toutes les centrales soviétiques soient améliorées sur le plan sécurité, de même que Xanthia a enseigné que, quand les zones étaient déclarées inondables, c’est que, justement, des inondations catastrophiques étaient possibles.

Il n’est pas sans intérêt de noter que le danger des centrales nucléaires soviétiques était connu bien avant l’explosion de Tchernobyl, que le modèle de Fukushima avait pour vertu majeure son coût inférieur à ses concurrents par l’économie qu’il faisait d’un double circuit, primaire et secondaire, d’eau, avec les conséquences à en redouter en cas de panne de refroidissement, et que la construction en zone inondable était tout simplement tenter le diable.

Mais il semble que seule une catastrophe déjà survenue mobilise les politiques, et non celles à survenir. Comme des militaires qui préparent la guerre qui vient de se dérouler et non la prochaine.

Et donc les ayatollahs de l’anti-nucléaire préparent notre monde à en sortir comme si le pétrole était pour toujours disponible, sans même parler d’abordable…

Il vaudrait tellement mieux chercher de quoi l’avenir sera fait que d’excommunier le passé.

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