La Loi est bonne fille, violez-la!

octobre 4, 2007 on 8:25 | In France, Incongruités | Commentaires fermés

L’empire romain avait un principe fondateur: « Dura Lex, sed Lex ». Traduit littéralement: « la Loi est dure, mais c’est la Loi », ou mieux : « même quand elle est dure, la Loi est la Loi ». Bref, pas d’arrangement possible avec la Loi.

Or de petits arrangements sont tellement omniprésents qu’une nouvelle espèce de citoyen, de consommateur, de dirigeant d’entreprise ou de responsable politique est apparue: il ou elle viole la Loi, mais ça ne compte pas… Les exemples abondent :

Vélib est un succès… de ces viols de loi. Trottoirs pris pour des pistes cyclables, feux rouges aussi respectés que les guirlandes de Noël, rues prises à contre-sens.

Violer la propriété privée est habituel quand cette propriété privée est un champ semé d’OGM. Mieux même, les faucheurs d’OGM, José Bové en tête, se considèrent à l’égal des Résistants de la Seconde Guerre Mondiale.

Violer la loi SRU sur les logements sociaux qu’il n’a pas construits ne semble pas gêner Bertrand Delanoë.

Que les candidats à l’immigration violent la loi en soumettant des demandes fondées sur des faux documents d’Etat-Civil ne semble pas gêner les opposants aux tests ADN qui permettraient de mettre fin à ces fraudes.

Dès qu’il y a une enquête judiciaire, les journalistes se précipitent pour en publier tous les détails bénéficiant de fuites généralisées, qui violent non seulement la présomption d’innocence, mais aussi la Loi sur le secret de l’instruction

Tout récemment, Denis Gautier-Savagnac, Président de l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM), et N°2 du MEDEF, est accusé d’avoir retiré un montant de 5,6 millions d’euros en liquide des caisses de l’UIMM. Si cette accusation est prouvée, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, et quel que soit l’usage des fonds, la loi est violée par ce qui s’appelle un « abus de confiance « , voire plus. Or que disent les amis de DGS, sitôt l’accusation connue : qu’il est un homme d’une honnêteté exemplaire.

On en vient donc à cette surprenante conclusion : violer la Loi n’est en rien contradictoire avec une parfaite honnêteté. Donc être un délinquant condamné non plus, puisque c’est la sanction prévue par la Loi

Alors, franchement, si violer la Loi est le pain quotidien d’honnêtes citoyens et dirigeants, pourquoi en vouloir aux dirigeants politiques qui en font beaucoup moins quand ils violent leurs promesses électorales ?