Journalistes français : do not disturb !

mai 29, 2011 on 11:21 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermés

Impressionnant le tonneau de Danaïdes sur DSK.
Un puits d’informations sans fond, mais apparemment pas sans fondement.
Mais à écouter et les lire la presse aujourd’hui, on est franchement sidéré.
Quel hebdomadaire ne met pas en titre cette semaine quelles vont êtres les conséquences de « l’affaire ».
Les uns qui prétendent qu’ils ne savaient rien, les autres, pris de fausses pudeurs, affirment que les enquêtes « s’arrêtent à la chambre à coucher »
On ne savait rien. Ou plutôt, on ne voulait rien savoir.

Personne n’a vu la vidéo de l’émission-dîner diffusée de Thierry Ardisson, journaliste, durant lequel a lieu le déballage de Tristane Banon, et auquel participe Jean-Michel Apathie, autre journaliste ignorant, qui n’hésite pourtant pas à faire montre d’un style pugnace lorsqu’il passe à l’antenne de RTL. Citons aussi Séguéla ou Roger Hanin, tout ce petit monde se tient par la barbichette. Tout ce qui agace et irrite les Français, de plus en plus distants de leur classe politique.

Personne ne savait non plus que tonton était malade depuis 1981 ou bien qu’il avait une fille adultérine qui vivait et était protégée au frais des contribuables (les 50% de ménages français qui paient l’impôt sur le revenu, pour être précis).

Encore hier, une belle langue de bois.
Le BEA, autorité qui a en charge l’enquête sur l’accident de l’Airbus d’Air France, a été « obligé » de sortir un rapport préliminaire, une fois avoir annoncé que les deux enregistreurs étaient parfaitement lisibles.

Le rapport est clair. Si les sondes de vitesse ont givré, privant l’équipage navigant d’indication de vitesse, et impliquant la désactivation du pilote automatique, ce phénomène n’a duré que moins d’une minute sur les quatre minutes qu’a duré la chute fatale. On peut donc imaginer que l’équipage aurait pu réenclencher le pilote automatique à l’issue de ces 50 et quelque secondes.

Deuxio, le rapport souligne clairement que les moteurs ont parfaitement fonctionné pendant toute la durée de l’épisode.
Enfin, le rapport est limpide sur la suite des évènements.
Si l’on ne connait pas exactement le parcours de l’appareil et si effectivement le commandant aurait choisi d’aller affronter la formation nuageuse là où 8 autres vols ont eux choisi de la contourner, on peut toutefois comprendre ce qui s’est passé sans avoir, pour l’instant, le rapport intégral des conversations et des données techniques.

Là encore, la presse télévisée préfère la procrastination, on ne sait trop pourquoi, jusqu’à la sortie du rapport suivant, prévue pendant la torpeur estivale.

On ignore la raison qui ne les fait pas lire les lignes les plus accablantes du rapport (et ne fait absolument pas allusion à une information qui va rappeler de mauvais souvenirs).

Les journalistes ne veulent pas prendre en compte le fait que le pilote aux commandes a maintenu pendant toute la durée l’avion sur « cabrer » ce qui signifie que le décrochage, devenu inévitable, n’a jamais été « combattu », amenant l’avion à tomber comme un vulgaire caillou. Le patron du BEA, Troadec, le dit lui même du bout des lèvres dans les interviews qui sont diffusées.

Ignorance ou non respect des procédures, manque de formation, incapacité à prendre les bonnes décisions alors que des alarmes retentissent et que les informations sont difficiles à interpréter, que se passe t il réellement, on ne sait pas encore tout, si ce n’est que le chaos dans le cockpit est intense.
Jamais deux navigants aux commandes ne doivent utiliser la mini manette qui donne les ordres à l’avion simultanément. C’est pourtant ce qui se passe, et c’est écrit noir sur blanc dans les trois pages du rapport du BEA.

Dans cette situation hautement perturbée, un équipement aurait pu aider l’équipage, le BUSS, destiné à indiquer aux navigants le degré d’inclinaison de l’appareil et par conséquent les mettre sur la voie…
Comme pour le mont Saint Odile avec le drame du 320 d’Air Inter qui n’avait pas été équipé de GPWS, ou instrument d’alerte lorsque le sol est trop proche, Air France n’a pas équipé ses A 330 de BUSS.
Ce fait non plus ne trouve pas écho dans les journaux télévisés.

Do not disturb est un signe que l’on trouve dans les chambres dans les hôtels anglo saxons et signfie « ne pas déranger »; ce message est mis à la porte lorsque l’on ne veut pas que le personnel de ménage entre de façon inopportune.
La femme de chambre ne fait le ménage qu’une fois après occupation de la chambre par le client, si ce signe n’est pas accroché à la porte, un peu comme les journalistes français ne sortent rien de compromettant, soucieux de ne rien perturber tout en ayant une mémoire sélective.

http://www.bea.aero/fr/enquetes/vol.af.447/point.enquete.af447.27mai2011.fr.pdf

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