Du lait à consommer avec modération

octobre 11, 2007 on 5:28 | In Economie, France | Commentaires fermés

Il y a longtemps que les consommateurs français peuvent acheter des produits alimentaires « bio » disponibles partout. Outre le fait que cette appellation recouvre 2 réalités bien différentes (le produit est il obtenu par des méthodes bio, comme une agriculture sans engrais artificiels ou synthétiques, ou le produit est-il de composition bio, c’est-à-dire par exemple sans additifs, colorants ou édulcorants?), ils sont couramment plus chers que les produits « non-bio ».

En plein Grenelle de l’écologie, après une élection présidentielle où les thèmes écologiques ont été repris par tous les candidats, et au moment où tous les Français se disent prêts à faire des efforts pour le développement durable, arrive un vrai défi.

Les groupes laitiers français veulent augmenter les prix de leurs produits de 8 à 20%. En cause, la demande mondiale toujours plus forte, poussée par la croissance des classes moyennes des grands pays en plein décollage économique, Chine, Inde, Brésil. En cause également la concurrence croissante des bio-carburants, qui attirent des surfaces cultivables auparavant consacrées aux cultures vivrières.

La question qui se pose est la suivante: les Français sont-ils prêts à subir le surcoût d’un virage vers plus d’écologie, de développement durable et de bio au moment où les prix vont déjà monter rapidement,et, selon toute probabilité, durablement? Et l’économie française peut-elle voir son agriculture s’orienter vers des méthodes de moindres productivité et rentabilité au moment où les volumes de production demandés par le marché sont en pleine croissance?

Bref, l’écologie est-elle un plaisir de riches, et les produits alimentaires bio doivent-ils payer une taxe de produits de luxe? Verra-t-on sur les packs de lait le même avertissement que sur les alcools: « attention, à consommer avec modération »?
Accessoirement, JusMurmurandi observe que, alors que les prix à la production augmentent rapidement pour le plus grand profit des paysans, il n’y a pas de signe que ces paysans, si prompts à exiger des compensations, y compris par la violence, quand les prix baissent, montrent le moindre désir de restituer une part de leur nouvelle prospérité à une collectivité qui les a si longtemps assistés de moult subventions.

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