Ca s’en va et ça revient

octobre 12, 2007 on 11:20 | In Best of, Economie, France, Incongruités | Commentaires fermés

Un rapport récent de l’inspection générale des finances (ou IGF, mais à ne pas confondre avec l’impôt sur les grandes fortunes, ancêtre de l’isf, mis en place par François Mitterrand) sur l’imprimerie nationale fait frémir.

L’imprimerie nationale, qui a le monopole d’impression des documents officiels comme nos passeports ou cartes nationales d’identité, possédait un immeuble dans le 15ème arrondissement, rue de la Convention.

Il est de belle taille, car il compte pas moins de 20.000 mètres carrés de bureaux et 10.000 d’activité ; autant dire que des surfaces de ce type sont fort peu fréquentes dans la capitale.

En 2003, cet immeuble est cédé par l’Etat pour la somme de 85 millions d’Euro. Pour l’instant rien de très critiquable, direz-vous avec raison.

Ce dernier l’a racheté à Carlyle, quatre ans plus tard pour permettre le regroupement des services des Affaires étrangères.

L’immobilier ayant augmenté à Paris comme dans les autres capitales européennes, il était naturel que l’entreprise américaine, par ailleurs proche de la famille Bush, fasse une plus value.

Mais celle qui a été faite, toujours selon le rapport de l’IGF, laisse JusMurmurandi pantois: le prix de vente à l’Etat aurait été de 325 millions d’Euro.

Soit une plus value de 240 millions d’Euro en quatre ans.On voit à quel point le chemin à parcourir pour avoir un Etat exemplaire sera long.

JusMurmurandi serait heureux que les bas de laine des Français aient évolué de façon comparable….le sujet du pouvoir d’achat ne serait certainement pas autant d’actualité.

Plus intéressant encore est de voir comment on en est arrivé là.

Si le prix d’achat par l’Etat en 2007 semble se situer dans les prix de marché, et compte tenu des travaux d’aménagement réalisés par Carlyle, c’est surtout la vente qui aurait été très mal négociée en 2003.

Prix de vente trop bas, aucun aménagement avant la vente, ce qui a augmenté la plus value de Carlyle d’autant en 2007, délai d’achèvement de l’opération qui a duré 31 mois pendant lesquels l’immobilier montait, pas de versement d’acompte, clause de complément de prix mal rédigée, l’IGF ne mâche pas ses mots pour critiquer la gabegie, l’incurie.

Plusieurs dizaines de millions d’Euro ont été ainsi été perdus par l’imprimerie nationale, par le contribuable français.

Mais la question principale que JusMurmurandi se pose, c’est surtout celle de la courte vue de la gestion du parc immobilier de l’Etat : vente contractée en 2003, finalisée en 2006 et rachat en 2007 ???

JusMurmurandi eût aimé que « ça s’en va et ça revient » ne soit que le titre d’une chanson de Claude François.

Avec des exemples comme celui ci, JusMurmurandi, tel le chanteur, « promène sa souffrance »….

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