Fraude à gogos !

octobre 13, 2007 on 10:05 | In France | Commentaires fermés

Non, ce n’est pas une faute de frappe. Normalement, il faudrait écrire « fraude à gogo », signifiant qu’il y a abondance de fraude. Ce qui, par ailleurs, est manifestement le cas, puisqu’on parle de 19 milliards d’Euros par an, pas moins!

Non, si JusMurmurandi écrit « fraude à gogos », c’est parce qu’au delà d’un certain seuil, s’il y a une telle masse de fraude sans aucune révolte des pigeons grugés, c’est que ce sont de véritables gogos. Eh bien, ces gogos, c’est nous!

Parce que les 19 milliards d’Euros, c’est le montant de la fraude sociale estimée par le Commissaire Fougeray dans son livre Fraude Connection. Fraude aux ASSEDIC, fraude à la Sécu. Fraude artisanale, fraude industrielle. Faux chômeurs, faux arrêts de travail, faux bulletins de salaire, faux papiers, tout y passe, et la créativité des fraudeurs est digne de tous les compliments.

Comme la passivité des pouvoirs publics, qui, pourtant, devraient y voir la possibilité de diminuer massivement les déficits des comptes sociaux sans changer la loi ou créer de nouveaux prélèvements. Alors pourquoi ne rien faire? Parce que que ce sont des délits sans violence ni victimes, sans traces, ni scandale?
Superficiellement, parce que la machine administrative est lourde et compartimentée, que les fichiers des différentes administrations et organismes sociaux ne sont pas interconnectés, qu’il n’y a pas assez de contrôleurs, etc…

En fait, devant un chiffre aussi vertigineux, Jusmurmurandi en arrive à la seule conclusion possible, à savoir que cette fraude est manifestement tolérée. Comme est toléré l’emploi « au noir » dans le secteur parisien du textile dans le quartier légendaire du Sentier. Comme est toléré le trafic de drogue dont on dit qu’il contribue à éviter l’explosion des quartiers chauds.

Bref, cette fraude sociale serait une sorte de prix à payer pour une sorte de paix sociale. Ce qui fait de ceux qui payent leurs cotisations et impôts et élisent ces politiciens qui préfèrent taxer les grandes fortunes et les stock-options des créateurs d’entreprises plutôt que rechercher les fraudeurs, des sortes de gogos.

No Comments yet

Désolé, les commentaires sont fermés pour le moment.