Précaution, vous avez dit précaution ?

octobre 16, 2007 on 1:52 | In France | Commentaires fermés

La Commission pour la Libération de la Croissance Française formée par Nicolas Sarkozy et présidée par Jacques Attali va prochainement rendre son premier rapport. La Commission va notamment conseiller de retirer de la Constitution française le « principe de précaution ». Précaution contre tous les effets secondaires ou futurs d’innovations notamment dans les domaines de la santé et de l’environnement.
Sans vouloir nier l’impérieuse nécessité de la prudence dans l’expérimentation, ni les drames que des imprudences ont pu générer, comme celui de la thalidomide, pour ne citer qu’un seul exemple, JusMurmurandi affirme que la prudence doit être contrebalancée par l’audace.

Sinon, là encore pour ne prendre qu’un seul exemple, jamais l’humanité n’aurait connu le chemin de fer, tant les idées préconçues à l’époque de son invention étaient que tous les passagers arriveraient morts en gare, tués par une vitesse de plus de 40 km/h.

Une situation illustre les limites de mettre la précaution en avant, et non pas l’innovation: celle des médicaments. Ceux-ci sont aujourd’hui mis sur le marché après de longues années de tests, pour veiller justement à débusquer tous problèmes et autres effets secondaires pervers qu’ils pourraient déclencher.
Et pendant ce temps-là, les malades à qui leur état de santé ne laisse pas le temps d’attendre ces longues années supplient qu’on leur administre ces traitements, même non prouvés ou certifiés, parce que, sinon, ils mourront avec certitude.

Fallait-il laisser mourir du SIDA les malades trop atteints pour attendre que de longues expérimentations aient permis d’administrer les trithérapies salvatrices avec précaution?
Quel rapport avec l’actualité, hormis le fait que cette recommandation de la Commission Attali va être publiée dans les jours qui viennent?

Ne peut-on pas voir que la France est un pays malade, malade de trop de dettes, de trop de déficits, de trop peu de croissance?

Et que donc, si on appliquait le principe de précaution, la classe politique serait interdite de prendre la moindre action, d’appliquer le moindre remède dont le résultat ne soit pas absolument certifié et garanti par de longues études.

Ceci aurait évité à la France, par exemple, les 35 heures, une réforme unique au monde dont les effets étaient pour le moins inconnus au moment de l’adoption du texte.
Pour autant, il ne s’agit pas de jeter toute précaution à la rivière.

JusMurmurandi trouve par exemple que les millions d’euros brassés en liquide par l’UIMM et son Président, ce n’est pas précautionneux.

Ou les ventes d’actions EADS par les cadres et actionnaires d’EADS juste avant une chute verticale de la valeur du titre.

Ou les déficits géants et accumulés par l’Etat qui chargent l’avenir d’une hypothèque sur les générations futures.
Décidément, où est le principe de précaution quand on en a besoin?

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