Caresser ou insulter l’avenir?

juillet 12, 2011 on 8:53 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermés

Ce qu’il y a de bien avec les Verts, c’est qu’ils ne doutent de rien. Après la primaire qu’aura largement gagnée Eva Joly, elle et son alliée Cécile Duflot n’arrêtent pas d’appeler le perdant, Nicolas Hulot à « l’union », et d’assurer qu’il pourra avoir une place importante dans la suite des événements.
Le problème, c’est qu’Eva Joly, entre moult autres amabilités, a traité Hulot de « ancien animateur de télé, représentant des multinationales, suppôt de la droite », et qu’après, prétendre qu’il ne s’est rien passé et s’embrasser, ça fait quand même un peu curieux…
Il y a certainement une leçon pour les socialistes, qui, à leur tour, entament leur primaire. Insulter les concurrents, c’est insulter l’avenir. il n’y a qu’à demander à Ségolène ce qu’elle pense du « soutien » qu’elle a reçu (ou pas) des strauss-kahniens et fabiusiens en 2007.

Que reste-t-il de l’image d’Eric Woerth? Un ministre poussé hors du Gouvernement pour avoir donné l’impression de s’être compromis quand sa femme Florence travaillait pour Liliane Bettencourt, femme la plus riche d’Europe, et, accessoirement, pas en règle avec le fisc, alors que le mari de son employée était ministre du budget et donc des services fiscaux. Bref, difficile de faire plus que le couple Woerth dans le genre « cadeaux pour les riches et avantages pour soi-même ».
Le problème, c’est que le même Woerth a lancé une chasse aux comptes à l’étranger, sur la base d’une liste de comptes détenus par des français à la banque HSBC et volée par l’informaticien Falciani. Les menaces du ministre ont poussé 4575 (!) contribuables à faire une demande de régularisation, dont 68 seulement étaient sur la fameuse liste. Pour tout autre ministre, on eût crié à l’exploit, et mis en avant ce résultat significatif dans la lutte contre l’évasion et la fraude fiscales, aux antipodes de l’image de l’équipe Sarkozy. Comme c’est de Woerth, le « bettencourtisé » qu’il s’agit, le gouvernement se tait pour ne pas remuer des souvenirs peu glorieux…

Les Français pensent que la rencontre imprévue de Nafissatou Diallo a fracassé la vie de DSK. Au lieu de se retrouver sous peu Président, il sera toujours, à supposer même qu’il sorte blanchi de ses deux accusations de tentative de viol, ce qui n’est pas encore acquis, un personnage sulfureux. Adieu les juteuses conférences internationales et autres gras arbitrages auxquels l’ancien ministre des finances et directeur du FMI aurait pu de toute façon prétendre, et bonjour le risque de se faire, à tout moment apostropher, insulter ou agresser dans la rue.
Et si c’était l’inverse? On connait maintenant l’addiction de DSK aux femmes et au sexe. Ce qui était un « secret » est maintenant public. Imaginons qu’il ait été élu. Qui peut penser que le Président eût pu s’imposer une discipline qui a tant fait défaut au candidat? Donc, imaginons qu’il eût eu, en tant que premier des Français le même comportement, avec toutes les possibilités et tentations et pressions de la fonction. Il eût certainement risqué de se retrouver le premier président français à être chassé de son poste depuis Wilson, dont le gendre trafiquait des Légions d’Honneur. Les dégâts eussent été infiniment plus graves, tant pour la France que pour lui. Alors, à tout prendre, peut-être Nafissatou a-t-elle, sans le savoir bien sûr, évité le pire…

No Comments yet

Désolé, les commentaires sont fermés pour le moment.