Après le patient anglais, le Président anglais ?

octobre 21, 2007 on 2:25 | In Best of, France | Commentaires fermés

C’est fait. Le sommet européen de Lisbonne a adopté le mini-traité européen qui prendra effet en lieu et place de la Constitution avortée par le « non » français au referendum. Il reste maintenant aux 27 Etats membres à le ratifier, et il entrera en vigueur.
Dans ce traité figure notamment la création d’un « Président de l’Europe » pour représenter les 27 pays sur des sujets tels l’environnement, le développement ou les relations bilatérales. C’est lui qui, enfin, répondrait au téléphone quand, selon le bon mot d’Henry Kissinger, quelqu’un veut « parler à l’Europe ».

Pour cela, le Président devra incarner les valeurs de l’Europe, inspirer les peuples européens, en rassembler les dirigeants. Un choix crucial, puisque cette présidence durera non pas 6 mois comme aujourd’hui, mais des années.

C’est pourquoi le soutien apporté par Nicolas Sarkozy et Gordon Brown à une éventuelle et future nomination de Tony Blair est totalement paradoxal.

Un Président venant d’un pays qui a une Reine.

Un Président venant d’un pays qui n’a adopté ni la monnaie unique européenne, ni ses valeurs essentielles dans le mini-traité.

Un Président qui, sur la guerre en Irak a divisé les dirigeants européens de manière fondamentale.

Un Président impopulaire et déconsidéré dans son propre pays, justement par la guerre en Irak.
Bref, pouvait-il y avoir choix plus paradoxal que Tony Blair ?

Jusqu’au moment où JusMurmurandi se rappelle que tout dans l’histoire de l’Europe est totalement paradoxal.

Une union pour la paix entre des pays qui sortent de la pire guerre de l’histoire de l’humanité.

Une union entre méditerranéens, germaniques, slaves et scandinaves.

Une union qui marche après 50 ans de décisions qui exigent l’unanimité.

Une union économique sans union politique.

Une union monétaire sans politiques économique ou fiscale communes.

A ce compte-là, le choix de Tony Blair est non seulement possible. C’est, d’évidence, le seul possible.