L’horreur des primaires

septembre 8, 2011 on 5:39 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités | Commentaires fermés

JusMurmurandi se met à la place de Ségolène Royal et comprend sa détresse. Après une défaite en 2007 alors qu’elle eût du gagner, défaite largement due à son impréparation et à son style peu rassembleur, elle a passé 4 ans à peaufiner ses réseaux et sa connaissance des dossiers. Ceci de façon d’autant plus méritoire que Martine Aubry lui a selon toutes apparences volé le contrôle du PS dans une élection truquée, notamment par le même Jean-Noël Guérini qui est aujourd’hui mis en examen.

Et voilà qu’aujourd’hui celle qui, hier non préparée, survolait les sondages, se sent flouée quand elle arrive plus expérimentée, et plus forte, mais que les mêmes sondages ne lui accordent qu’une distante troisième place. Pire encore, alors qu’elle réclame à cor et à cris des débats avec ses rivaux sur les dossiers, eux l’évitent comme ils évitent de parler du fond. Pourquoi le feraient-ils, d’ailleurs puisque cela leur réussit?

Bref, c’est 2007 à l’envers. Et, après avoir mangé le pain blanc de sa première campagne, voici le pain noir. D’où les attaques contre Hollande, l »homme de « l’inaction », (« François Hollande avait promis un livre sur son projet; il publie une compilation de discours « ) et contre Aubry (« Sa seule expérience électorale, c’est une législative perdue en 2002: 48,9% des voix. Passer de rien à une campagne présidentielle, ce n’est pas facile « ), qui n’a été en tout et pour tout élue qu’une seule fois députée.

Lesquelles attaques, pour compréhensibles qu’elles soient, ne font clairement pas les affaires du PS, ni pour se mobiliser dans la lutte qui l’attend, ni face à l’opinion.

En outre, cette bagarre laisse de côté l’épineux problème du programme, écrit il y a trop longtemps pour être d’actualité, et celui des alliances, qui ne vont pas être simples ni avec Eva Joly ni avec Jean-Luc Mélenchon, mais qui sont indispensables si la gauche veut espérer gagner présidentielles et législatives.

Alors, dans ces conditions, alors que Sarkozy, contrairement à l’habitude, est à l’abri derrière sa fonction et un silence nouvellement acquis, c’est le PS, jusqu’ici protégé par une attitude minimaliste d’opposition sans proposition, qui se trouve exposé.

Le temps va lui sembler long jusqu’à mai 2012…

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