Le mystère de l’Atlantide, 2000e post de JusMurmurandi

septembre 25, 2011 on 7:13 | In Best of, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, International, Poil à gratter | 1 Comment

Qui ne connaît l’Atlantide? Ce continent mystérieux, où tout est amour et douceur, savoir et beauté… mais qui finit tragiquement, dans une catastrophe qui en anéantit jusqu’à la trace. Il faut dire que, pour le trouver, il y a en tout et pour tout 3 lignes dans Platon, ce qui, pour tout un continent et une civilisation, ne fait pas beaucoup.

Mais écrivains et cinéastes se sont régalés de ce thème, multipliant les hypothèses et les reconstitutions. Donc certaines farfelues, comme le pasteur allemand Spanuth, qui situa l’Atlantide sur l’ile de Helgoland, en mer du nord, une région totalement ignorée des Grecs du temps de Platon. Sauf que des plongées au pied des falaises (j’allais écrire fadaises!) du caillou allemand révélèrent de très inattendues ruines englouties…

L’hypothèse la plus couramment admise, pour autant que l’on pense que l’Atlantide ait bel et bien existé et pas « seulement » représenté pour Platon une représentation symbolique d’une République idéale, est Santorin, une grande île grecque détruite au XVIe siècle avant JC par l’éruption minoenne, qui ravagea tout l’est de la Méditerranée.

Quel rapport avec JusMurmurandi, me direz-vous? Une catastrophe qui ravage une civilisation, dont on s’aperçoit a posteriori, qu’elle était « idéale »… qui affecte le climat, qui se refroidit et s’obscurcit pendant des années? Qui a lieu en Grèce? Vous ne voyez toujours pas le rapport avec ce que la presse rapporte tous les jours?

Si DSK a fait preuve d’un rare cynisme en affirmant « qu’il fallait prendre sa perte sur la Grèce », alors qu’en tant que directeur général du FMI il avait lutté pour le contraire, il n’avait pas tort. Pas tort personnellement, car tout valait mieux que de devoir parler du sujet pour lequel TF1 l’avait invité, son « affaire ». Pas tort non plus car il semble bien que la faillite de la Grèce soit devenue non seulement inévitable, mais souhaitable.

Souhaitable car les Grecs, fondamentalement, n’ont pas compris où ils en sont, et ce qui les attend. De ce fait, ils ne sont pas prêts à faire les efforts nécessaires pour donner à l’Europe la moindre raison de les aider à se sauver. Ils pensent que de « bonnes vieilles » manifs vont faire plier leur gouvernement comme toujours depuis 60 ans. Sauf que le gouvernement n’y peut plus rien, et qu’à force de ne rien faire, la Grèce est maintenant à moins de 30 jours de ne plus avoir d’argent.

Qu’est-ce que cela veut dire concrètement? En fait, personne ne le sait, car jamais un État souverain n’a fait faillite sans disposer de se propre monnaie, mais JusMurmurandi peut avancer ceci pour vous en donner une idée.

L’État grec n’aura plus l’argent nécessaire au paiement de ce qui est du. Que ce soient les intérêts de sa dette ou les salaires et retraites des fonctionnaires. Le jour où il fait défaut, car il ne peut pas imprimer des billets en euros, ce qu’il aurait pu faire en drachmes, tous les créanciers de la Grèce doivent passer les dettes de la Grèce en pertes. Ce sera douloureux pour les banques occidentales, mais pas plus. En revanche, toutes les banques grecques seront instantanément en faillite, ruinant l’économie grecque et les épargnants. Bien sûr, la Grèce va nationaliser ses banques, comme l’ont fait les États-Unis ou la Grande Bretagne en 2008-2009, mais, vu qu’elle sera en faillite, cela ne va pas rétablir la confiance et redémarrer le crédit interbancaire, indispensable pour qu’une banque existe.

A partir de là on est dans un scénario apocalyptique. Plus de commerce, une économie d’urgence fondée sur le troc, en attendant que « quelque chose » soit mis en place. Et une émigration massive pour trouver à l’étranger un travail qui paye et permette de renvoyer au pays de quoi faire vivre la famille. Et des millions de gens qui dépendront d’une hypothétique soupe populaire pour ne pas mourir de faim en pleine rue et en pleine vue de rares touristes encore venus voir l’Acropole…

Et des lendemains aussi gris et tristes que de devoir continuer ou recommencer à vivre sur une terre ravagée par un cataclysme

Avec un risque de contagion à d’autres pays « mal partis ». Les petits, pas trop dangereux, le Portugal et l’Irlande, et aussi le spectre qui hante les nuits de nos dirigeants, l’Italie, ses 1600 miliards d’euros de dettes et ses folies berlusconiennes…. et les souvenirs du sac de Rome par les Barbares, puis la chute de l’Empire romain… l’Antiquité toujours….

Voici un post peu optimiste. Il se trouve que c’est le 2000e de JusMurmurandi, qui n’imaginait pas au début devoir jouer au prophète de malheur. Merci à vous toutes et tous qui nous lisez, sans qui ce blog serait arrêté depuis longtemps, ce qui nous aurait privé de nombreuses occasions de rire, de nous moquer, d’ironiser, de tourner en ridicule, de pleurer aussi, de prier. Bref, de ce qui s’appelle vivre…

Un commentaire

  1. Hé bien, bon anniversaire, cher Jus ! :)

    Bon, votre culture Atlantidesque est un peu juste, mais on vous pardonne hein … on peut pas tout savoir ! :)

    Commentaire by jerome — 26 septembre 2011 #

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