Donald Rumsfeld parrain spirituel de l’Arche de Zoë ?

novembre 2, 2007 on 5:25 | In France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermés

Depuis 2006 Donald Rumsfeld n’est plus le Secrétaire américain à la Défense. George Bush a fini par céder à tous ceux qui, tant dans son camp Républicain que chez les Démocrates ou encore dans les forces armées, étaient devenus des adversaires résolus du vieux faucon, partisan de la guerre à outrance en Irak.

La publication par le Washington Post de nombreuses notes de Rumsfeld à ses collaborateurs donne une image de ce qu’a pu être l’idéologie de ce personnage. Qui recommandait de faire toujours plus pour faire comprendre au peuple américain qu’il est entouré de populations fanatiquement dédiées à sa destruction. Qui comparait la guerre actuelle en Irak à la guerre de 1941 à 1945 contre le Japon. Qui suggérait de changer l’appellation le nom de « war on terror » (guerre contre le terrorisme) en « world insurrection » (insurrection mondiale), pour mobiliser davantage la population et la conduire au sacrifice nécessaire à la victoire.
La lecture de ces notes est fascinante dans ce qu’elles ne se soucient pas de la réalité telle qu’elle est, ou telle que l’immense majorité des gens la voient, mais se concentrent sur une réalité telle que Rumsfeld la voulait, et telle qu’il pensait que des notes et des mots pourraient la créer.

Ce déni de réalité est-il rendu acceptable par le fait que Rumsfeld était convincu d’agir pour le bien du pays qu’il aime? Cette conviction profonde de faire le bien suffit-il à tout justifier, tout excuser, tout faire pardonner?

Répondre à cette question n’est pas que d’un intérêt historique concernant un politicien étranger disgracié. C’est aussi la question que pose l’action des membres d’une association humanitaire déterminés à sauver des enfants orphelins du Darfour. Tellement déterminés à faire le bien qu’ils ne se sont pas arrêtés à des détails qui faisaient que la réalité ne collait pas à leur vision. Comme le fait que 90% des enfants n’étaient ni issus du Darfour ni orphelins.

C’est finalement peut-être la plus grande condamnation de l’un et des autres que de mettre en lumière que Rumsfeld était aussi égaré dans sa quête pour sauver l’Amérique que ces humanitaires perdus aux confins du Tchad et du Darfour. Et que ces humanitaires étaient dans une logique tellement absolue qu’ils ont fini par déraper autant qu’un vieux Secrétaire à la Défense dont le moins qu’on puisse dire était que l’humanitaire n’était pas sa préoccupation première.

Deux des 103 enfants que l'Arche de Zoé comptait emmener en France

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