Le déclin de l’Occident

novembre 7, 2007 on 10:44 | In France | Commentaires fermés

Et voilà, encore un symbole qui tombe! Avec l’IPO (introduction en bourse) de Petrochina, et la folle ascension du titre qui s’en est suivie, la plus forte capitalisation boursière au monde est désormais chinoise. Petrochina, société peu connue, contrôlée par l’Etat communiste chinois, vaut désormais plus cher en Bourse qu’ Exxon Mobil, General Electric ou Microsoft. Presque le double de chacun de ces champions occidentaux.

On peut toujours objecter que ceci est dû avant tout au côté « casino » de la Bourse de Shanghai, dont beaucoup pensent que les valorisations sont soufflées par un bulle extrême. Comme en témoigne la hausse de 124% le jour de son introduction du portail Internet Alibaba, lui aussi chinois. Où la richesse de Yang Huiyan, qui, à 26 ans, « pèse » 16 milliards de dollars.
Il n’en demeure pas moins que c’est encore une marque que l’économie mondiale est en train de quitter la sphère occidentale pour celle des pays nouvellement industrialisés, aussi dénommés BRIC, pour Brésil, Russie, Inde, Chine. Auxquels il convient d’adjoindre le Mexique. Lequel Mexique abrite un autre symbole de la nouvelle domination de ces pays: l’homme le plus riche du monde est mexicain. Ce n’est plus l’américain Bill Gates, mais le mexicain Carlos Slim.

Si celui-ci est l’exemple le plus spectaculaire des richesses de ces pays, celle des oligarques russes est bien connue. Celle des grands patrons indiens commence à l’être, à l’époque où Suzlon paie plus qu’Areva une affaire de centrales éoliennes, et où le candidat le mieux placé au rachat des prestigieuse marques automobiles Jaguar et Land Rover est l’indien Tata, déjà acheteur du deuxième sidérurgiste européen, Corus, et des thés Tetley.

Face à ce monde-là, que vaut l’imprécation de Donald Rumsfeld, qui séparait l’Europe en « vielle Europe » et « nouvelle Europe » pour les besoins de sa cause? Que vaut le débat sur l’intégration européenne de la Turquie? Sur le cours du Dollar?

Sans compter que ces pays ne partagent pas, mais alors pas du tout les préoccupations du « vieux monde » sur le réchauffement de la planète, tout tendus qu’il sont vers une croissance à bride abattue.

Dans les années 60, la puissance américaine se mesurait à ce que le PNB de la Californie, à lui seul, était du niveau du 5e pays du monde. Aujourd’hui, la capitalisation  boursière de Petrochina, c’est l’équivalent du budget de la France. Sauf que Petrochina, lui, n’est pas en déficit chronique faute d’avoir réduit ses effectifs et amélioré sa productivité.
 

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