Complot contre DSK et autres conspirations…

décembre 3, 2011 on 10:34 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Poil à gratter | 2 Comments

La thèse du complot resurgit dans ce qui se serait passé à New-York entre DSK et Nafissatou Diallo. Et, avec elle, mille accusations contre les « sinistres » UMP et Sarkozy. Ce qui est amusant, c’est de voir à quel point cette thèse heurte la logique la plus primaire, mais à quel point cela ne pose aucun problème à ses partisans…

Ainsi: si c’est un « complot » qui a téléguidé Diallo dans la chambre de DSK, pourquoi choisir une femme dénuée d’attraits physiques, et, de surcroit, totalement peu fiable vu la quantité de mensonges qu’elle a proférés jusqu’ici? Une Mata Hari, belle, professionnelle et fiable aurait eu infiniment plus de chances de « réussir »… Et qu’attend Diallo pour dénoncer maintenant le complot et la « main » qui l’a téléguidée, et empocher un pactole des média?

Si c’est un « complot », c’est Diallo qui « tombant » sur DSK « par hasard » -et comment savait-elle qu’il serait là cette heure inhabituelle, et nu, et « disponible » en plus- lui fait des « ouvertures », lire se jette sur sa braguette. Comment DSK n’a-t-il pas senti que cette femme de ménage qui se sent le désir spontané et irrésistible de lui faire une gâterie n’était pas si « innocente » que cela? Ou alors, c’est DSK qui a fait la première ouverture, et alors la thèse du complot requiert la participation active de la victime, ce qui complique les choses…

Si c’est un complot préarrangé, pourquoi avoir « presque » laissé filer DSK à Paris? S’il n’avait pas lui-même téléphoné à l’hôtel, jamais la police ne l’aurait eu à temps, et toute la prétendue machination s’effondrait. Alors que si tout avait été pensé à l’avance, il suffisait de le faire coffrer beaucoup plus rapidement, et, surtout, plus certainement.

Si c’est un complot, pourquoi Diallo a-t-elle agi de manière erratique après la « rencontre », puis tant varié dans ses déclarations, au point de se discréditer? Elle n’aurait eu qu’à réciter la leçon apprise à l’avance…

Mais, de façon autrement plus grave, la thèse du complot soulève un problème majeur. Celui du mobile. A qui profite le crime?

Au moment où éclate le scandale, le « bénéficiaire » évident est l’UMP, qui voit le principal rival de Sarkozy pour la Présidentielle de 2012 abattu. D’où la logique d’en faire un commanditaire possible. Mais tout a changé avec les révélations sur l’affaire du Carlton. Car les services de police disposaient déjà à ce moment là d’écoutes téléphoniques qui impliquaient DSK.

Et, là, JusMurmurandi n’imagine pas une seconde la police lilloise disposer d’informations aussi explosives et ne pas informer sa hiérarchie à Paris. Il est évident que cela est remonté jusqu’au ministre, Claude Guéant, et au Président. Donc, dès avant l’affaire de New-York, DSK était menacé par un scandale éliminatoire. La seule question qui se posait était de savoir quand il allait éclater.

Donc, alors que, sur le moment, l’affaire Diallo paraît une « bonne affaire » pour le Président, en fait ce n’est pas le cas. Si rien ne s’était passé à New-York, DSK rentrait à Paris, annonçait sa candidature, triomphait aux primaires, et c’est là, maintenant, que l’affaire du Carlton éclatait, avec Banon à sa suite. Les dégâts sur la candidature PS étaient beaucoup plus graves encore, certainement rédhibitoires. Le PS déshonoré par et avec son candidat n’aurait pas même nécessairement atteint le second tour.

Et ça, la majorité, au moins à son sommet, le savait. Donc ils n’avaient aucun intérêt à l’affaire de New York, au contraire.

Alors qui? D’un simple point de vue logique, deux personnes en ont tiré avantage. François Hollande, qui voit son rival beaucoup mieux placé que lui dans les sondages éliminé, et Martine Aubry, à qui le forfait de DSK (forfait comme en sport, pas comme forfaiture -encore que..:-) ouvre la voie à une candidature aux primaires.
En outre, JusMurmurandi ne peut que remarquer que Martine Aubry, maire de Lille, pouvait parfaitement avoir été avisée par la police de sa ville de ce qui se passait au Carlton.

Et là, la logique veut que Aubry, au courant, manipule Hollande pour qu’il envoie le missile téléguidé Diallo faire exploser DSK en vol, en urgence, juste avant son retour à Paris, l’annonce de sa candidature, et la fin de son inconduite sexuelle. Ce qui permet aux deux de s’affronter aux primaires. Qu’elle perd, à sa grande -et mauvaise- surprise. Sauf qu’elle a encore un atout dans sa manche: révéler que c’est Hollande qui a « planté » DSK. Ce qui lui permet d’être -enfin- la candidate PS qui va affronter Sarkozy, et, elle l’espère, devenir Présidente.

Mais supposer que l’un des « camarades » du PS ait pu faire plonger DSK serait faire preuve de la même conspirationnite et d’absence de simple logique que celles que dénonce ici JusMurmurandi…:-)

2 commentaires

  1. Cher Jus, je vous savais taquin, voire farceur !

    Mais en arriver à prêter aux  » impétrants  » de cette affaire un tel machiavélisme, alors là je dis bravo ! C’ est … ébouristifiant :)

    Commentaire by jerome — 3 décembre 2011 #

  2. Cher Jérôme, de façon générale JusMurmurandi est allergique à toutes les « conspirations » que d’aucuns voient fleurir dès qu’il se passe quelque chose de dramatique. Pour nous, John Kennedy, Elvis et Michaël Jackson sont bel et bien morts, et non en villégiature sur une île paradisiaque. Et DSK a été atteint à New-York non par un complot mais par sa braguette à ouverture trop automatique. Cela étant, il peut être amusant de reprendre les méthodes d’argumentation des conspirationnistes pour montrer à quelles extrémités absurdes elles conduisent. Cela rappelle un article désopilant de Luis Gonzalez Mata dans Actuel (ce n’est pas d’hier), qui « démontrait » que le responsable de l’attentat de Dallas n’était autre que George H.W. Bush, ceci en empilant des coïncidences comme autant de causes certaines….
    Cela étant, sait-on jamais???? :-)

    Commentaire by JM2 — 5 décembre 2011 #

Désolé, les commentaires sont fermés pour le moment.