L’homme qui voulait réformer les moulins à vent

janvier 23, 2012 on 8:30 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | 1 Comment

Vous vous souvenez de Don Quichotte, qui chargeait sur sa malheureuse jument Rossinante, d’inoffensifs moulins à vent, qu’ils prenait pour de redoutables adversaires ?

François Hollande, lui, promet de réformer le prix de l’essence, la finance internationale, et les relations franco-allemandes. On le comprend, car ces adversaires là sont aussi inoffensifs que les moulins de Don Quichotte. En effet, comme aucun de ces trois sujets ne dépend de lui, à supposer qu’il soit élu Président, il aura beau jeu de ne pas réussir sans que cela soit de sa faute.

Le prix de l’essence, il veut simplement le bloquer. Comme en 1981, dont on sait comment ça a fini. Sauf que chacun sait que le prix de l’essence dépend des raffineurs, et que ceux-ci perdent déjà de l’argent, au point que personne ne veut reprendre la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne. Si le prix de l’essence est bloqué, les raffineurs arrêteront de raffiner… casser le thermomètre n’a jamais fait baisser la température.

C’est ce qu’il veut faire aussi avec le logement. Bloquer les loyers, ce qui va dégoûter les propriétaires et stopper la construction, et mettre les terrains contrôlés par l’État à la disposition des collectivités. Soit ces terrains sont vendus au prix de marché, et il n’y aura pas de baisse des prix, soit ils seront bradés, et c’est le patrimoine des Français qui s’envole, le mettant entre les mains des collectivités locales dont on sait le bon usage qu’elles en font quand elles ont la haute main sur les bénéficiaires d’appartements très demandés.

Un nouveau traité franco-allemand, pour rapprocher les deux pays. Outre que c’est ce que fait Nicolas Sarkozy à marche forcée et contre le PS d’aujourd’hui, il est intéressant de voir la réaction d’Angela Merkel à un traité dont Hollande fait la promesse sans la consulter

Enfin, son adversaire, c’est la finance. Quand on sait à quel point le mot « finance » rime avec « confiance », désigner une industrie où la France excelle et dont elle a tant besoin pour financer ses dettes accumulées comme un adversaire, c’est autrement plus redoutable que de s’en prendre à des moulins.

Quant à la grande banque d’État qui va faire ce que les autres banques devraient faire mais ne veulent pas faire, on sait ce que ça a donné, parce que les Français se souviennent des pertes abyssales du Crédit Lyonnais, cette banque qui finançait les amis du pouvoir socialiste. Accessoirement, pour la créer, il va falloir la doter de capital. Avec quel argent?

Et il ne faut pas oublier qu’à la fin de la guerre contre les moulins, un bras de ces machines finit par balayer Don Quichotte de sa selle, et le faire tomber le nez dans la boue…

François Hollande

Un commentaire

  1. Et des agences de notation pour noter les qualités sociales des entreprises !
    Coûteux et inutile !
    Mais le pire là-dedans, et que personne ne relève, c’est qu’il est question de réduire le déficit. Mais pour réduire la dette il ne suffit pas de réduire le déficit, il ne faut PAS de déficit…

    Commentaire by Paulot — 24 janvier 2012 #

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