Fraise des bois

mars 12, 2012 on 1:38 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermés

L’homme est incontestablement intelligent.

Ancien premier ministre, il y a 26 ans, sa carrière a visiblement été éphémère.

Lors de son débat avec Nicolas Sarkozy, la description qui convient le mieux à son attitude est la suivante:  « J’ai trouvé le débat à la fois intéressant et incomplet. Il a fait preuve d’une agressivité doucereuse. Il a passé son temps à casser du sucre sur le dos des … »

Le plus drôle, c’est que les paroles qui sont rapportées ci-dessus sont celles de Fabius au sujet de Nicolas Sarkozy après le débat en question, alors que lui même a tenté, sans succès, d’interrompre sans arrêt son opposant après avoir monopolisé la parole.

Malheureusement pour lui cela n’a pas marché.

Le plus cruel, comme pour tous les autres accourus autour de François Hollande, c’est de rappeler le florilège de gentillesses et autres délicatesses qu’ils lui envoyaient.

Car l’odeur du maroquin est forte, et c’est ce qui les fait marcher.

Moscovici, par exemple, ancien lieutenant de DSK, est aux ordres du candidat sorti des cendres, et jamais à court d’une critique. Pour Sarkozy. Autocritique? Humilité face au désastre Strauss Kahnien ? C’est du passé. C’est en Angleterre, à Cambridge, que l’on nous rappelle que l’idole d’hier a des casseroles aux fesses. Comme si de rien n’était, DSK continue à vouloir donner des conférences.Car il se sent tout de même bien traqué.

Les journalistes ? « Tous des salauds !! » Anne Sinclair appréciera…

Revenons donc à Laurent Fabius qui ne gouta pas de se voir rappelé de n’avoir pas fait un certain nombre d’avancées, clamées à l’avance, et réalisées par Nicolas Sarkozy, comme la réforme des retraites ou la question prioritaire de constitutionnalité.

Parce qu’en fait, quelle a été sa stratégie pendant ce débat, comme celle des socialistes, pendant la campagne.

Répéter à l’envi l’épisode du Fouquets qui a duré deux heures sur cinq ans, alors même que François Hollande déjeune en pleine campagne chez Laurent, quelques numéros plus bas sur l’avenue éponyme. Sans parler de la démangeaison qu’éprouve JusMurmurandi de répéter DSK DSK DSK….

Et alors ? C’est cela l’enjeu de la campagne ?

Ou la menace nucléaire iranienne, l’effondrement financier de la Grèce, la baisse du chômage, ou encore le nucléaire français pour les vingt prochaines années ?

Car marquer son opposant à la culotte c’est bien, tout critiquer, pourquoi pas.

Mais à un moment, il faut bien aussi rappeler ce que les socialistes ont fait pendant les cinq dernières années.

Cela tient en quatre lettres.

Rien.

A part le ministère de la parole et le refus systématique de voter la moindre loi, la plus petite réforme, R I E N. Merci tout de même à Jack Lang d’avoir voté la réforme de la Constitution, qui limite le nombre de quinquennats à deux, qui institue la question prioritaire de constitutionnalité et autres avancées démocratiques, soutenues par un Président réputé « obsédé par le pouvoir ».

Alors c’est certain que dans ces conditions, on a beau jeu de critiquer l’adversaire. Aux innocents, les mains pleines.

Bref, bilan médiocre de Fabius pour ce débat, comme pour la campagne socialiste.

Mais bon, lorsque l’on n’a rien fait, et par conséquent rien à revendiquer, et qu’il ne reste que la critique, est il surprenant que Laurent Fabius se soit fait plaisir, dans un moment de mélancolie bucolique n’en doutons pas, en traitant François Hollande de « fraise des bois »?

 

No Comments yet

Désolé, les commentaires sont fermés pour le moment.