L’homme à abattre

avril 21, 2012 on 2:16 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

La campagne présidentielle touche à sa fin, au moins celle du premier tour.
Le mot d’ordre de neuf candidats sur dix a été simple et facile. Abattre Nicolas Sarkozy.

Le bilan ? Un boulet.
La crise ? Fouquet’s et Bolloré.
Les réformes que personne hormis la majorité n’a votées ? Bling Bling.
Le programme de l’opposition si elle est élue ? Le changement, c’est maintenant.
Et avec cela une presse à la botte de la gauche comme on ne l’a jamais vue.

Mitterrand avait bien menti sur sa santé et son cancer.

Menti sur sa relation extra conjugale, sur sa fille extra conjugale.

La presse avait juré, 13 ans plus tard, en 1994, que l’on ne l’y reprendrait plus.

Las. Comment peut on imaginer Jacques Chirac si fatigué en 2012 qu’il ne put même se rendre au salon de l’agriculture pour caresser le cul des vaches, s’il n’avait pas été mis hors d’état de diriger le pays dès son « accident » de 2005. Mais non, la presse toujours complaisante avec ceux qu’elle aime se tint coite.

Tout le contraire avec Nicolas Sarkozy.
Prenez le journal de France 2 cette semaine où l’on voit Eva Joly parader devant l’ancien appartement de Sarkozy à Neuilly pour semer ce qui dans son esprit n’est même pas un doute.

Se rendre ensuite, avec une cohorte de pisse-copies devant chez Me. Bettencourt. Et de lâcher des accusations sans aucune preuve. Bel exemple pour une personne qui eut le pouvoir heureusement révolu de mettre des citoyens derrière les barreaux. Et France 2 de dérouler ce « morceau choisi » de campagne en plein JT.
Comme Arnaud Montebourg qui n’hésite pas à parler des rendez vous judiciaires du Président, une fois qu’il ne le serait plus.
Bel exemple de présomption d’innocence, lui qui parlait du point faible de Me. Royal lorsqu’il pensait à François Hollande. Sans oublier tous les rendez vous passés ou à venir des ténors de gauche, de façon certaine ceux là, avec la justice.

Comme c’est bizarre cet acharnement sur des sujets qui ont 10 ou 15 ans.

C’est maintenant, en 2012 que l’on va gratter qui pour des évènements de 95 pour la campagne d’Edouard Balladur, qui pour ceux de 2002 à Karachi avec l’attentat qui couta des vies à des employés de la DCN.

Comme si la presse voulait se faire une virginité soudaine, sur le dos du candidat président dont les sondages sont comme par hasard simultanément mauvais.

L’homme semble déjà à terre, profitons de la curée.

Lui que l’on a accusé de diviser les Français, personne ne semble dérangé par cette division qui est suscitée par Mélenchon qui exhorte à crier « sus aux riches ». Comme si l’on était riche (ou pauvre) avant d’être Français.[lire http://www.lesechos.fr/opinions/points_vue/0202011391035-lettre-ouverte-d-un-exile-libre-a-jean-luc-melenchon-313103.php]

Comme si les « riches » étaient la raison de tous les maux de la société française. Lui qui n’hésite pas à dire que « Cuba n’est pas une dictature » (!) ne recule devant rien pour monter les  Français les uns contre les autres.

Personne ne remarque que dimanche dernier à la Concorde ce sont des drapeaux tricolores qui ont été brandis , tandis que ce sont ceux du parti socialiste à Vincennes….

Les journalistes quant à eux continuent autant à cirer les pompes des socialistes que ceux qui ont profité de l’ouverture pour se mettre sous les feux de la rampe, histoire d’aller à la soupe.

Eric Besson reste un traître [pour Hollande] tandis que Fadela Amara et Martin Hirsch profitent du moment bien choisi pour mettre leur préférence électorale en avant, avec la complicité de la presse bienveillante.

Cette même presse franco française qui ferme les yeux sur les déboires de François Hollande avec son chauffeur.

Comme Marc Blondel, l’homme au cigares de Force ouvrière, qui fut condamné à payer 88.594 Euro à son chauffeur pour horaires dépassés en 2001, ou encore Ségolène Royal avec deux collaboratrices qui gagnèrent contre elle pour les mêmes motifs, Mollande semble être en délicatesse avec un de ses ex collaborateurs.

Comme le rapporte Matthew Campbell dans le Sunday Times de dimanche dernier [http://www.slideshare.net/lemalpensant/article-du-sunday-time-sur-franois-hollande-et-son-chauffeur]. Mais ceci n’apparait pas dans la presse française, d’aucun bord.

Il y a un tout petit grain de sable dans cette belle mécanique. Si petit que l’on n’ose vous en parler.

La semaine prochaine, huit maillons faibles de cette campagne présidentielle seront sortis par les électeurs.

Hollande va se retrouver face à un débatteur professionnel, qui aura cinquante pour cent du temps de parole et non plus un dixième. Pour expliquer un curriculum politique d’une durée et d’une vacuité de 30 ans, à la tête du département le plus endetté de la France.

Sarkozy, lui, n’aura plus, en dehors de la presse, qu’un seul concurrent au lieu de neuf acharnés contre lui. Avec une majorité de voix qui semblent être « à droite ».

L’homme à abattre n’a pas dit son dernier mot.

 

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