Accusez, il en restera toujours un peu….

avril 28, 2012 on 7:02 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, France, Poil à gratter | Commentaires fermés

C’est vraiment une atmosphère de fin de campagne, quand tout est bon pour tenter de salir l’adversaire, même quand c’est selon toute probabilité un grand n’importe quoi.

Deux exemples.

DSK attribue, dans un interview au journal anglais « The Guardian », le scandale de New-York qui l’a abattu, aux efforts de ses ennemis politiques, c’est-à-dire au camp de Nicolas Sarkozy. C’est grotesque, parce qu’au moment où cela se passe, la police savait déjà par ses écoutes téléphoniques que DSK était impliqué dans l’affaire du Carlton de Lille, ce qui avait du être transmis à la hiérarchie parisienne, donc à Claude Guéant, et enfin au Président. Tous deux savaient donc que DSK n’était pas éligible et n’avaient pas besoin de le « faire sauter ». Au contraire, l’affaire de New-York est arrivée avant que DSK n’ait été intronisé candidat PS. Le scandale arrivant après la nomination eût été beaucoup plus grave encore. Les bénéficiaires sont donc non pas à l’Élysée, mais du côté de ceux qui, DSK éliminé de la course, pouvaient guigner cette place, Martine Aubry et François Hollande. A moins que ce ne soient eux que Dominique Strauss-Kahn ait voulu désigner par « ses ennemis… »

 

Mediapart, le site Internet dirigé par Edwy Plenel, qui s’est tellement bien illustré par la « rigueur » de son traitement « journalistique » des « scoops » quand il œuvrait à la rédaction en chef du Monde, sort un document où un ancien chef des services secrets de Khadafi affirme avoir financé la campagne de 2007 à hauteur de 50 millions d’euros.

Est-il nécessaire de montrer l’intérêt des anciens séides de Khadafi d’abattre à son tour l’homme qui a pratiquement seul mis fin au régime du dictateur libyen?

Est-il utile de mettre en doute la crédibilité de tels hommes, qui ont mis la main à tant d’affaires sales, entre répression interne et attentats externes?

Mais surtout, là où se voit bien le manque total de la moindre crédibilité de cette attaque, lancée au dernier moment, pour dégoûter, mais sans donner assez de temps pour la réfuter avant l’échéance du 6 mai, est ceci: le financement total d’une campagne présidentielle est limité par la loi à 22 millions d’euros.

Passe encore qu’un des camps dépasse ce plafond de 10%, voire 20%. Cela pourrait, à la limite, passer inaperçu, et avoir donné à ce camp un avantage illégal et injuste. Mais imaginons une seule seconde que l’accusation soit vraie. Ce ne sont plus 22 millions que la candidature Sarkozy aurait dépensé, mais 70. Les 50 du dictateur libyen, plus les 20 « ordinaires ». Pense-t-on deux secondes qu’un tel triplement des dépenses ait pu passer inaperçu? Que les adversaires ne mesurent pas, chacun de leur côté les dépenses de l’autre camp? Le nombre de tracts et leur coût. Le nombre d’affiches et leur coût. Le nombre de meetings et leur coût. Et ainsi de suite. Alors imaginer que Sarkozy ait pu dépenser plus de 70 millions sans que qui que ce soit s’en soit aperçu, c’est prendre les gens pour des crétins.

Ah, j’oubliais, ce ne seraient pas 70 millions qu’aurait dépensé Sarkozy, mais plus, parce qu’il est aussi accusé d’avoir touché de l’argent de Mme Bettencourt. Des enveloppes de 50.000 euros en liquide. Là encore, on voit mal Sarkozy prendre le risque de jouer les ramasseurs d’enveloppe de 50.000 malheureux euros s’il a à sa disposition les dizaines de millions du Colonel. Alors peut-être faut-il choisir entre les deux accusations, manifestement incompatibles, et toutes deux lancées par -comme c’est curieux- Mediapart.

C’est donc d’un mensonge délibéré qu’il s’agit, relayé par un site Internet prétendument d’information. Qui n’accuse plus pour quelques dizaines de milliers d’euros d’une vieille dame riche à milliards, mais pour des dizaines de millions d’un dictateur sanglant.

Mais, comme on sait, plus le mensonge est gros, plus les gens y croient. La citation est de Joseph Goebbels, responsable de propagande d’Hitler. Un homme dont s’inspire peut-être  Edwy Plenel? Un homme dont on se souvient comment il a sali, quand à la tête du Monde, M. Dominique Baudis, sur la « foi » de « témoignages ». Comme ici. Décidément, c’est dans les vieux pots que M. Plenel fait les meilleurs plats…

No Comments yet

Désolé, les commentaires sont fermés pour le moment.