Faire dérailler un bateau et couler un train

novembre 24, 2007 on 3:09 | In France | Commentaires fermés

Hier des installations de la SNCF ont subi des actes de malveillance en 6 endroits distincts mais au même moment, donnant ainsi la preuve d’une action concertée. Les incendies de matériel, et notamment de faisceaux de cables, ont empêché ou retardé la circulation des TGV, empêchant par là même de faire le point sur la reprise ou non du travail.

Mais ceci n’est « que » de la malveillance, le sabotage n’est pas là.

Une chance historique s’offrait à la SNCF et à ses employés. Du fait du réchauffement climatique, le transport ferroviaire était parti pour plus en plus remplacer la route. Hier, par coincidence, l’Union Européenne a annoncé 4 milliards d’euros de subventions à des grands travaux d’infrastructures, ferroviaires pour la pluaprt.

Mais, pour cela, encore faut-il que les trains roulent et arrivent à l’heure. Qui va reprocher à des entreprises de préférer le transport routier quand la voie ferrée est le terrain d’affrontements sociaux à répétition qui bloquent tout?

Les syndicats reprochent à la direction de l’entreprise de réduire la voilure pour la partie fret de la SNCF. Peut-être pourraient-ils se demander pourquoi les clients sont partis?

Oui, la SNCF est une entreprise sabotée. Pas seulement par les inconscients qui ont mis le feu aux cables. Par tous ceux qui pensent qu’elle a un avenir même si on en dégoûte les clients. Combien de temps faudra-t-il pour récupérer la confiance et la réputation perdues en quelques jours? Combien d’investissements ne seront pas faits à cause des pertes dues à la grève?

Oui, le droit de grève existe en France. Et ses conséquences aussi. Les grévistes feraient bien de se souvenir que le décret d’aout 1937 fondateur de la SNCF fixait comme l’un de ses 3 objectifs d’équilibrer ses recettes et ses dépenses.

Le même combat, mené par les mêmes syndicats, CGT en tête, pour les mêmes principes, a fait qu’il n’existe plus de flotte de commerce en France, alors même que la France à la plus grande façade maritime d’Europe, bordant 3 mers. Le sabotage a coulé les bateaux, et, par extension, fait des ports français des ports de seconde zone face à Gènes, Rotterdam ou Anvers. Sans parler des centaines de milliers d’emplois perdus. Fera-t-il demain dérailler les trains alors que la technologie TGV est un atout de classe mondiale et que la France pourrait jouer le rôle de plaque tournante ferroviaire de l’Europe?

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