François III à l’Elysée?

mai 25, 2012 on 6:03 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, Europe, Incongruités, Poil à gratter | Commentaires fermés

Qui se souvient des intrigues de cour de l’Ancien Régime? Les luttes sourdes entre partisans de la reine et ceux de la maîtresse en titre, sans compter ceux qui misaient d’ores et déjà sur la dauphine et donc futur souveraine…

C’est un peu ce à quoi nous avons droit avec François Hollande. Il faut dire qu’il l’a un peu cherché, en n’épousant ni la femme avec laquelle il a eu 4 enfants au cours de 25 ans de cohabitation, ni sa maîtresse ou concubine, c’est selon,  actuelle.

Tout le monde sait que Valérie Trierweiler et Ségolène Royal ne peuvent pas se supporter. Double échec pour Ségolène, non seulement elle n’est pas Présidente, ayant été rondement battue par Nicolas Sarkozy en 2007, mais elle n’a pas non plus ce qu’a Valérie, qui l’a supplantée dans le cœur de leur compagnon commun.

Et elle n’est même pas ministre.

Alors, dans l’espoir d’obtenir quand même un hochet, elle guigne la présidence de l’Assemblée Nationale, appelée aussi le perchoir. D’aucuns diront que c’est un nom qui irait bien avec certains de ses attributs, mais ce serait cruel.

En attendant,  Ségolène, qui n’est pas du Gouvernement,  n’a donc pas du signer la « charte de déontologie » qui stipule de la part de tous solidarité et travail collectif.  Ce qui la laisse libre de faire entendre sa petite musique, et peu importe si elle est, comme souvent, un peu grinçante..

Elle a commencé par recadrer Jean-Pierre Jouyet, dont les dénégations trop molles ont été montées en épingle par la presse comme une confirmation de la nomination à Matignon de Jean-Parc Ayrault, plusieurs heures avant l’annonce officielle.

Maintenant, c’est Vincent Peillon qu’elle rabroue pour avoir préempté le Premier Ministre et annoncé le retour à la semaine de 5 jours dans l’enseignement primaire sans attendre les phases de concertation dont Hollande nous a promis-juré qu’elles précéderaient toute décision importante, à la différence du quinquennat précédent. Sauf que JusMurmurandi se souvient du dernier Gouvernement socialiste, qui avait appelé en concertation les partenaires sociaux sur le projet des 35 heures et l’a néanmoins imposé avec une totale brutalité, montrant ainsi à quoi leur servait la « concertation », à savoir une manipulation de l’opinion publique pour montrer un visage apparemment consensuel alors qu’en fait le désaccord était criant.

Voilà donc François Hollande qui va devoir gérer ses maîtresses, l’une, l’actuelle, qui ferme la porte à qui lui a déplu, l’autre qui remonte les bretelles de qui n’a pas fait ce qu’il fallait. Si on ajoute Martine Aubry qui remâche sa rancœur de n’avoir pas été choisie pour Matignon, JusMurmurandi se dit que le pauvre François va rapidement se dire que Président, ce n’est pas si drôle que cela.

Pourtant il a désespérément besoin de 30 jours -pas plus- de paix pour pouvoir boucler sa majorité parlementaire en gagnant les élections législatives. Mais les aura-t-il? Cette question, iconoclaste il y a encore une semaine, commence à se poser.

D’autant que, cette fois-ci, la détestation de Sarkozy ne pourra plus servir de programme au PS, et que la réalité des intentions socialistes sera pilonnée par l’UMP, comme le mariage gay et l’adoption, l’euthanasie, le blocage des loyers, et, bien sûr les premiers « oublis » des promesses, comme celle d’un Gouvernement dont aucun membre n’aura été -c’est juré- condamné, va se payer cash.

Payer cash et non plus à crédit, c’est justement ce qui va arriver aux Grecs s’ils continuent à faire les cons et arrivent à se faire jeter de la zone Euro. Et ça non plus, ça ne fait pas les affaires du petit François III, bien obligé de lutter sur le terrain d’excellence (les crises internationales) de son prédécesseur, au risque que la comparaison ne lui soit pas, mais alors pas du tout favorable.

C’est injuste, les nouveaux pouvoirs ont d’habitude une période de grâce après leur prise de fonction, quand l’opinion publique leur fait crédit quoi qu’ils fassent. En anglais, cela s’appelle la « lune de miel » avec les électeurs. Ah oui, mais, pour avoir une lune de miel, il faut être mariés…..

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