L’Amérique pour les nuls

mai 19, 2012 on 6:34 | In Best of, Ca m'énerve, Economie, Elections municipales 2014, Europe, France, Insolite, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Tout va bien dans le Nouveau Monde.

François Hollande a tenu sa première conférence de presse avec son nouveau meilleur ami, Barack Obama.

Que s’est il dit ?

Soucieux de ne pas froisser le nouvel élu, Obama est allé dans le sens de Hollande pour réaffirmer que la relance, la croissance européennes étaient importantes.

Qui aurait pensé le contraire ?

D’une part, petit rappel aux nuls en géographie, Maastricht, c’est en Europe (comme on sait que le Japon est dans l’hémisphère sud pour la ministre Cécile Duflot, on s’est dit que ce petit rappel ne serait pas inutile pour tous…).

Ce qui signifie que les critères de convergence devant ramener les différentes économies à un déficit budgétaire en dessous de 3% ne concerne, n’engagent que les pays européens.

On se souviendra de notre billet dans lequel, abasourdis, nous avions cité Tim Geithner, le « ministre des finances » de l’équipe Obama, soucieux de pousser les européens à augmenter leur déficit pour faire redémarrer la machine économique à la fin 2011.

Parce que les Américains sont accros à la dette. Que ce soit les ménages ou l’Etat fédéral.

Le déficit de Washington est abyssal, et à plusieurs reprises déjà, le Président a « fermé » le gouvernement en attendant que le Congrès autorise le « sur-élèvement » du plafond maximum de l’endettement fédéral. Inimaginable en Europe.

Surtout lorsque l’on sait que ceux qui font les fins de mois de l’Amérique sont aussi son premier fournisseur, l’Asie, et que toute relance européenne par la consommation, à la mode typiquement française de Hollande, sera une relance des importations et donc une aide à nos frais à l’économie américaine, alors que la relance allemande, vertueuse, se fait par la compétitivité et donc par les exportations, notamment vers les USA. On comprend donc que l’équipe au pouvoir aux États-Unis préfère Hollande à Merkel.

Autre épiphénomène qui nous a intrigué en ce passage présidentiel aux Etats Unis, l’introduction en bourse de Facebook.

8 ans d’existence et l’entreprise (si l’on peut appeler Facebook une entreprise) pèse 100 milliards de Dollars. Son introduction en bourse a eu lieu vendredi, jour de l’arrivée de Hollande aux États Unis.

En quelques heures, ce qui n’était que valorisation virtuelle a consacré 224.000 nouveaux emplois dans « l’écosystème Facebook », et 1.750 nouveaux millionnaires, ceux que François Hollande « n’aime pas »….

Gageons que ni Obama et encore moins Hollande n’aura amené le sujet dans la conversation, ce dernier s’apprêtant à renforcer l’impôt sur la fortune et introduire un taux marginal de 75% pour les revenus les plus élevés.

Zuckerberg serait il resté en France sous François Hollande avec des taux pareils, à votre avis ?

Citons ce que dit Will Smith de passage à Paris pour assurer la promotion de « Men in Black » 3. « God bless America!! » (« que Dieu bénisse l’Amérique ») s’est il exclamé en entendant ce nouveau tour de vis fiscal, en comparaison de ce qu’il paye comme impôt outre-Atlantique.

L’Amérique c’est aussi une expérience violente de la vie, comme certains Français en ont fait l’expérience.

On peut imaginer que de voir le président d’un pays allié comme la France en aura fait sourciller quelques uns, lorsque Hollande est arrivé avec la « first-girl-friend-qui-n’est-pas-une-potiche ».

Heureusement, elle a apporté des cadeaux corréziens à Michelle Obama. Pour rappeler que même si son « compagnon » n’a pas voulu d’un ministère du tourisme pour l’équipe Ayraut alors que la France accueille plus de visiteurs qu’elle ne compte d’habitants, il était de bon ton de faire la promo de l’hexagone, et pourquoi pas de la région de prédilection de Hollande.

Ce dernier, de passage rapide aux Etats Unis, n’a probablement pas voulu s’arrêter dans la grande pomme, New York, pour le premier anniversaire de l’arrestation de DSK.

Parce que s’il a connu beaucoup de chance avec les femmes françaises qui l’ont entouré, Ségolène, Valérie, il en est une, américaine celle-là, qui lui a apporté un coup de pouce décisif.

Nafissatou Diallo.

No Comments yet

Désolé, les commentaires sont fermés pour le moment.