La malédiction de Saddam Hussein

novembre 27, 2007 on 12:00 | In Economie, France, Incongruités, International | Commentaires fermés

On se souvient de cette scène épique des Rois Maudits, célébrissime roman de Maurice Druon. Jacques de Molay, grand-maître de l’ordre des templiers est sur le bûcher, et il prophétise qu’avant un an le roi de France, son sénéchal et le pape le suivront dans la mort.
Saddam Hussein a lui aussi été exécuté.

Et tout ceux qui l’ont délogé de sa place de dictateur tombent les uns après les autres.

Silvio Berlusconi a été le premier à partir, battu aux élections.

Puis Tony Blair, devenu gravement impopulaire à cause de la guerre en Irak, a été poussé dehors par son propre parti.

George Bush a déjà perdu le contrôle des 2 chambres législatives, perdu sa popularité et sa crédibilité, avant de perdre son poste après les élections qui auront lieu dans un an.

On pourrait ajouter que José-Maria Aznar a vu son successeur désigné (il ne se représentait pas), Mariano Rajoy, battu en Espagne contre toute attente.

Et le pouvoir polonais a lui aussi changé de mains.
Aujourd’hui c’est l’australien John Howard, chassé après 11 ans au pouvoir.

Bien sûr, on peut dire que tout ceci n’a rien à voir avec le fantôme du sanguinaire Saddam, et qu’à condition d’attendre assez longtemps, tout politicien démocrate est sûr de quitter la scène.

Mais on peut dire aussi qu’à bien y regarder, les américains sont en train de perdre la guerre d’Irak, et, au-delà, beaucoup plus gros encore, compte tenu de la perte de leur influence dans de nombreux endroits du monde.

Le prix du pétrole est à près de 100 dollars, niveau qu’il n’atteindrait pas si le pétrole irakien coulait comme avant la seconde guerre.

Même si Saddam était le boucher de son peuple, la situation après lui n’est pas forcément meilleure, que ce soit en termes économiques ou en termes de mort de civils innocents.
Les recherches ont montré que les armes de destruction massive censément possédées par le régime irakien et prétexte de la guerre n’existaient pas.

En fait, c’est tout l’Irak qui est devenu une arme de destruction massive. L’ombre de Saddam mort est plus grande encore que celle du dictateur vivant.

Former Iraqi President Saddam Hussein and Barzan Ibrahim al-Tikriti, (back centre), berate the court.

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