La Pompadour?

juin 12, 2012 on 1:16 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite, Moi, Président | 1 Comment

L’une des principales causes de la chute de popularité de la monarchie française a été le rôle croissant qu’ont joué les maîtresses royales dans la conduite des affaires du royaume. On sait comment cela a fini.

Avec Louis XIV, les maîtresses pas plus que qui que ce soit d’autre n’ont le droit à quelque fraction que ce soit de l’absolu pouvoir du monarque, jusqu’à ce que, vieillissant, il s’entiche de la gouvernante de ses enfants, Mme de Maintenon. Il finira par l’épouser pour « régulariser », mais son influence délétère conduira à la radicalisation religieuse du règne, la révocation de l’Édit de Nantes, la chasse aux protestants, et la perte pour la nation que fut leur exil.

Avec Louis XV, roi de moindre stature et surtout de faible autorité, vient le « règne » de la Pompadour. D’extraction populaire, donc modeste et non aristocratique, elle ne porte pas un nom de chien, mais de Poisson, Jeanne Poisson en l’occurence. Et son royal amant lui fera don d’un palais à Paris…le palais de l’Elysée. Déjà…

La Pompadour, par son influence sur un roi affaibli et dépendant de sa maîtresse pour ses plaisirs, fut en position de faire et défaire les gouvernements pour châtier ou récompenser qui lui avait plus ou déplu, qui lui avait fait la cour ou qui lui avait fait de l’ombre.

Quel rapport avec aujourd’hui? Un certain nombre de coïncidences. La bonne ville de La Rochelle, fief historique des huguenots du temps de Louis XIII et de Richelieu, avant qu’ils ne soient chassés par la royale maîtresse. Le palais de l’Élysée ensuite, où réside non plus la maîtresse, qui n’en veut pas, mais le monarque de notre République.

A La Rochelle, une ancienne maîtresse du Président s’est présentée à la députation avec, pour tout bagage, le bon plaisir du souverain. Le peuple, comme si souvent frondeur, ne lui tombe pas dans les bras, mais lui impose un second tour contre un élu local légitime. Le parti du Président, comme un seul homme, se porte au secours de l’ancienne maîtresse, qui guigne qui plus est le perchoir, c’est-à-dire la présidence de l’Assemblée Nationale.

C’était compter sans la haine que lui porte l’actuelle maîtresse, qui apporte publiquement et éloquemment son soutien au candidat frondeur, Olivier Falorni. Bref, les deux maîtresses se crèpent le chignon publiquement sous le regard des Français médusés, qui se demandent quel rôle joue un Président qui les laisse faire, et quel rôle on lui fait jouer.

Des conseillers suggèrent, pour calmer le jeu, à Valérie Trierweiler de clamer que son compte Twitter, par lequel son soutien a été proclamé, a été piraté. Que nenni, elle refuse cette basse combine et en rajoute même une louche.

Nul ne sait comment le vote des Rochelais va faire aboutir cette pantalonnade. Mais ce qu’on sait en revanche, c’est que, pour garder la faveur de son royal amant, la Pompadour, qui finit par afficher elle aussi « des ans l’irréparable outrage », en fut réduite à fournir elle-même en filles plus jeunes et plus belles le lit du monarque.

Ça promet…

Un commentaire

  1. excellent! j’apprécie particulièrement; bravo pour le tranchant de cet article!

    Commentaire by berger Jean-Fred — 13 juin 2012 #

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