Pauvre France, ou pauvre Hollande?

juin 30, 2012 on 2:01 | In Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

La France est pauvre. Pauvre d’avoir follement dépensé plus qu’elle n’avait. Pauvre de devoir non seulement cesser de le faire, ce qui est toujours douloureux, mais de le faire dans un contexte économique déprimé, ce qui double la peine.

Pauvre Hollande, qui aurait tant voulu être un autre Mitterrand, et qui se dirige tout droit vers le pire de Sarkozy. Celui-ci a perdu, symboliquement, sa réélection pour le Fouquet’s du jour de son élection et autres spasmes de sa vie privée, et pour n’avoir pas tenu sa promesse emblématique de permettre aux Français de « travailler plus pour gagner plus ».

Il n’y a pas deux mois que Hollande a été élu, son Parlement n’a pas encore voté un seul texte, et il a déjà réussi l’intrusion des spasmes (pardon, des tweets) de sa vie privée dans son action, et sa promesse d’être le Président de la croissance est aussi moribonde que cette dernière.

Car il faut, enfin, regarder les choses en face. La croissance en France est à zéro avant les mesures que s’apprête à prendre l’équipe de Hollande. A savoir une hausse des impôts sans précédent, et une restriction elle aussi sans précédent des dépenses de l’État. C’est-à-dire que le recours habituel vers lequel les Français se tournent quand ils n’ont pas ce qu’ils veulent sera désormais aux abonnés absents. Pire encore, il va ajouter à la douleur collective.

Hollande, pour autant, a un avantage sur Sarkozy, c’est d’être de gauche, ce qui veut dire qu’il n’aura pas cette même gauche dans la rue contre lui au moment où il prend des mesures qui lui vaudront, et c’est déjà commencé, une descente aux enfers de l’impopularité.

Mitterrand avait eu deux ans de griserie de dépenses avant de devoir imposer la rigueur, c’est-à-dire une austérité qui ne disait pas son nom. Sarkozy a eu de mai 2007 à décembre avant que sa popularité ne troque les sommets pour les abîmes. Hollande, qui a perdu 7 points en un mois, et son Premier ministre Jean-Marc Ayrault avec lui, n’aura eu qu’un mois et demie.

Car les Français vont découvrir l’écart entre les promesses du candidat, où les lendemains chantent, et la réalité, où les usines ferment. Comme celle qu’on annonce, de Citroën à Aulnay, emblématique à bien des égards.

Il reste à souhaiter que Hollande reste ferme pendant ces temps de disette et de mécontentement, se disant qu’un quinquennat, c’est long, et comptant que la croissance revenant avant les prochaines élections,  les Français lui sauront gré de son action vertueuse et courageuse face à l’adversité pour préparer un avenir nettoyé des scories du passé.

Tiens, c’est curieux. J’aurais pu faire la même phrase en remplaçant Hollande par Sarkozy et 2012 par 2008. Comme si l’un était le successeur de l’autre de beaucoup plus de façons que qui que ce soit eût pu l’imaginer….

No Comments yet

Désolé, les commentaires sont fermés pour le moment.