Police juste ou juste police ?

juillet 1, 2012 on 5:07 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermés

S’il y a des dossiers difficiles à reprendre par la nouvelle équipe, la police en fait bien partie. Nous ne dirons rien de l’éducation nationale, dont les congés font des coups d’accordéon au fur et à mesure des déclarations des ministres, qu’ils soient directement concernés ou non, ou encore du redressement productif, dont rien que le nom fait sourire.
La police a donc une rude tâche.

D’abord parce que tout gouvernement de gauche la suspecte d’être inféodée au gouvernement précédent.

Souvenez vous de l’arrivée de Mitterrand à l’Elysée, qui se fit une joie de se faire entourer par les gendarmes du GIGN (groupement d’intervention de la gendarmerie nationale), donc des militaires, plutôt que d’avoir des policiers (donc des civils) autour de lui.

Ces mêmes gendarmes se firent eux aussi une joie d’exécuter les basses oeuvres présidentielles avec des écoutes dont on n’a pas fini d’entendre les conséquences, près de trente ans après. Carole Bouquet est toujours là pour en témoigner…

Avec l’arrivée de François Hollande, c’est la mise à la retraite ou à l’index de ceux qui ont participé à l’effort de police de Nicolas Sarkozy. Et ce dernier se fait un plaisir de récupérer Michel Gaudin, récemment déchu de son poste de Préfet de police, comme directeur de cabinet.

Deuxio, c’est le projet d’un nouveau gadget, à savoir la distribution de « tickets » lors d’une demande de papiers d’identité afin que la police ne soit pas susceptible d’arrêter la même personne deux fois dans la même journée. De même le tutoiement est promis au bannissement.

Troisièmement, lors de l’assassinat des deux femmes gendarme en train d’accomplir leur mission de maintien de l’ordre, JusMurmurandi constate que ce n’est pas le Président de la République qui se déplace pour leur rendre hommage, ni même son directeur de cabinet. C’est l’adjoint de ce dernier qui les représente. De ce point de vue là, la rupture avec Sarkozy est nette. Bienheureuse ? C’est une autre question.

Manuel Valls veut lui montrer qu’il est très présent. Il se déplace beaucoup. A tel point, qu’il rappelle tellement le prédécesseur qui occupa son bureau en 2002. Un certain Nicolas Sarkozy. Ce qui, vous l’imaginez, l’agace au plus haut point. A ceci près que lui aussi est issu de l’immigration, qu’il veut lui aussi se faire sa place au soleil, et qu’il sait que son poste est facilement éjectable.
Enfin pas si facilement que cela puisqu’il est de gauche.

Lorsque les policiers renversent deux habitants de la banlieue parisienne et que l’un d’entre eux trouve la mort, pas d’émeute, pas de mise à sac. Tout est calme.

Les morts de Valls valent ils moins la peine de manifester, de façon violente, que les morts de Sarkozy ou Guéant?

Le plus incroyable dans cette histoire, c’est que personne n’imagine porter plainte contre Valls, alors que les recours contre Sarkozy ou ses ministres sont en route. Y compris par le père de l’un des militaires assassiné par Mohamed Merah ou encore le père de Merah lui même.

Pour savoir si la police de Valls sera juste, il est encore trop tôt pour se prononcer.

Mais pour savoir si nous bénéficierons de la juste police, nous citoyens respectueux des lois de la République, on n’a pas l’impression que les bandits et autres malades ont raccroché leurs escopettes.

Et pendant ce temps là, c’est toujours dans la presse étrangère, et pas dans la presse nationale que l’on trouve l’identité de celui qui est suspecté d’avoir assassiné deux personnes hier soir dans une discothèque de Lille.

La police de Valls, juste ou pas, a donc encore bonne presse….

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