Hollande et Ayrault: de grands immmoraux?

juillet 23, 2012 on 9:23 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Le mot le plus fréquemment utilisé par François Hollande pendant sa campagne, en dehors de la répétition des « Moi, Président » de son débat avec Nicolas Sarkozy, a été « juste ». Ce qui, si on suit son discours, relègue et condamne tous ceux qui ne sont pas d’accord avec lui à l’injustice.

Ensuite on a eu droit à « patriote ». Tous ceux qui ne serait pas d’accord avec le fait de se faire tondre par les impôts socialistes ne seraient pas « patriotes ».  Toutes les entreprises qui ne veulent plus produire en France ne seraient pas « patriotes ». On se souvient que pendant la Révolution française, dont se réclament si souvent nos élus socialistes, le manque de « patriotisme » était l’accusation la plus fréquente quand le Comité de Salut Public voulait faire guillotiner quelqu’un.

Maintenant, on a droit à « moral », avec la « Commission de Moralisation de la Vie Publique », dont la présidence a été confiée à Lionel Jospin. JusMurmurandi n’a, bien sûr aucune objection à cette moralisation, qui ferait beaucoup de bien. Mais quand on voit que le premier sujet est celui de l’interdiction du cumul des mandats, on se demande comment voir de la morale là-dedans.

Parce que, si moraliser, c’est supprimer le cumul des mandats, alors tous ceux qui ont cumulé des mandats ont vécu dans l’immoralité. A commencer par le premier des Français, François Hollande, qui a été en même temps député de Corrèze, président de son Conseil Général, et maire de Tulle. Jean-Marc Ayrault aussi, qui a été député et maire de Nantes. Et ainsi de suite.

Pour JusMurmurandi, il n’est pas forcément une erreur de supprimer le cumul des mandats, c’est une mesure qui aurait des avantages et des inconvénients. Mais rien à voir avec une quelconque moralisation.

En revanche, une vraie moralisation, qui serait un vrai progrès de la vie démocratique en France, serait de pénaliser vigoureusement des partis qui tolèreraient des agissements non seulement immoraux, mais illégaux. Par exemple, tout parti dont les élections au poste de premier secrétaire seraient truquées au point d’inverser le résultat. Ou tout parti dont le responsable des Bouches-du-Rhône serait mis en examen pour avoir fait concéder à son frère des marchés juteux. Ou tout parti dont le responsable du Nord-Pas-de-Calais aurait utilisé la carte de crédit de la société de HLM dont il disposait pour financer un train de vie privée considérable et sans rapport avec l’origine publique des fonds, ou ses mandats. Ou tout parti dont on rapporte au premier secrétaire qu’un de ses leaders a tenté de violer une jeune femme.

Là encore, JusMurmurandi est prêt à plus de compréhension que le Tribunal de Salut Public. Tout parti peut receler en son sein des brebis galeuses, il ne faut pas nécessairement les condamner tous pour les actes de quelques uns, encore qu’une forte amende aurait le plus grand effet moralisateur et contribuerait au redressement « juste » et  « patriote » des finances publiques. Mais si les dirigeants d’un tel parti détournaient le regard de tels agissements, devenus publics, permettant qu’ils continuent sans la moindre vergogne ou sanction, alors il faudrait une sanction exemplaire, si l’on veut que l’expression « moralisation de la vie publique » ait le moindre sens.

Combien pariez-vous que ce n’est pas prêt d’arriver? François Mitterrand s’est bien gardé de condamner la rafle du Vel d-’hiv’, on sait pourquoi. François Hollande se gardera bien de moraliser la vie des partis, on sait aussi pourquoi.

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