Ségolène Royal, la Boulangère?

décembre 5, 2007 on 5:55 | In Best of, France | 2 Comments

Ségolène Royal sort un livre intitulé « ma plus belle histoire, c’est vous ».

Dans ce livre elle raconte une scène étonnante, surréaliste, où elle est au pied de l’immeuble où vit François Bayrou et demande à monter le voir pour discuter de l’offre qu’elle lui a faite d’être son Premier Ministre. Et Bayrou coince et lui dit passer son chemin.

Tout, dans cette anecdote, est hallucinant. Le fait qu’elle ait offert ce poste à un candidat issu du camp adverse. Le fait qu’elle l’ait fait avant toute discussion programmatique. Le fait qu’elle l’ait fait seule, dans le dos de ses alliés du PS.

Et, montrant ainsi qu’elle n’a rien compris et rien appris, elle dit que Bayrou a refusé « comme un amoureux qui craint la panne ou un adultère risqué ». Le méchant le dispute au vulgaire dans l’humiliation qu’elle lui inflige publiquement.
Bref, avec Ségolène, c’est toujours la faute des autres, et tous ceux qui ne font pas ses 4 volontés sont insultés, humiliés, honnis et responsables d’une défaite dont elle a été longtemps incapable de prononcer même le mot.

Ce faisant, Mme Royal se trompe. Le théâtre de boulevard dont elle donne un si flagrant exemple, a pour but d’être drôle, et elle ne l’est pas. Le théâtre classique doit être dramatique, et elle ne l’est pas.

Cela rappelle une situation comparable à JusMurmurandi, celle du général Boulanger. Celui-ci mena une action qui menaça la IIIe République. Lors d’une marche à Paris en 1889, il y eut une possibilité de prendre d’assaut l’Elysée et la République. Boulanger coinça, et partit en exil. 2 ans plus tard celui-ci se suicide sur la tombe de sa maîtresse, geste qui ne suscita qu’indifférence amusée et cruelle. Comme la défaite de Ségolène

Car, à accuser tous et toutes d’être responsable de sa défaite, c’est bien un suicide politique pour Mme Royal, qui démontre son incapacité à fédérer, et le danger qu’il y a à la fréquenter. Faudra-t-il la surnommer la Boulangère?