Pas de médaille de la croissance pour François Hollande!

août 8, 2012 on 7:24 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections municipales 2014, Europe, France, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Décidément, les quinquennats de Nicolas Sarkozy et de François Hollande se ressemblent de la manière la plus imprévue et la plus regrettable.

Celui de Sarkozy a été, pilonnage et le Presse et de la gauche oblige, marqué par les deux épisodes du Fouquet’s et du yacht de Bolloré. Les Français, en élisant un Président « normal », pouvaient espérer que les épisodes de vie privée tumultueuse qui avaient fait les gros titres, appartenaient au passé. Sauf que Valérie Trierweiler et son tweet, relayé par Thomas Hollande, sont passés par là. Et Hollande ne s’en défera probablement pas plus que son prédécesseur n’a pu le faire.

L’autre fait marquant, politique celui-là, est que Sarkozy avait promis qu’il serait possible de « travailler plus pour gagner plus ». Les Français ont considéré que cette promesse n’avait pas été tenue, et que toutes les explications et excuses, tenant à 4 ans de crise internationale profonde sur 5 ans de quinquennat ne valaient pas pour autant l’indulgence du jury.

François Hollande, lui, a renvoyé Sarkozy à une image de réducteur de dépenses, alors que lui serait le Président de la Croissance. Croissance qu’il se faisait fort d’extorquer de la redoutable Angela Merkel, des 27 de l’UE, de la BCE, de la Chine, que sais-je.

Bien sûr, des voix se sont élevées pour dire que cette croissance, dont Hollande accusait Sarkozy de n’avoir pas su la trouver, serait d’autant plus improbable que les partenaires économiques de la France sont eux-mêmes au ralenti, et que les hausses d’impôts initiées sans faiblesse ni délai n’allaient pas être sans conséquence sur la croissance.

Le résultat? Hollande est élu début mai 2012. Le deuxième trimestre 2012 est marqué d’une légère contraction du p.i.b. (-0,1%), et la Banque de France annonce que le troisième sera pareil, ce qui marque l’entrée de la France en récession.

En trois mois exactement, le Président de la Croissance est devenu le Président de la Récession.

Bien sûr, tout imputer au pauvre Hollande serait injuste. Aussi injuste qu’il l’a été de faire porter le chapeau de la crise à Sarkozy. N’empêche que la croissance, en France, repose largement sur la consommation, laquelle est largement le fruit de la confiance.

Et le moins qu’on puisse dire est que Hollande et Ayrault, à force de crier « à bas Sarkozy et les Riches! », et de baptiser « justice » ce qui n’est qu’un hold-up fiscal, touchent les dividendes de cette politique (ou plutôt de cette absence de politique). La confiance des Français est en vacances, la consommation avec, et la croissance aussi.

Vous verrez sous peu Hollande et Ayrault accuser l’héritage, les faiblesses structurelles, la crise internationale, et plaider que tout le sud de l’Europe fait plus mal que nous. Bref, il dira tout ce que Sarkozy avait dit, et qu’il avait traité de balivernes.

Qui veut parier que les prochaines élections, qui sont les municipales de 2014, seront largement remportées par la droite, y compris Paris par Fillon, comme une gifle donnée par des électeurs déçus à une équipe qui a fait des promesses qu’elle est incapable de tenir?

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