Pitié, pas de SMIC!

décembre 7, 2007 on 4:37 | In Economie, Europe, France, Incongruités, International | Commentaires fermés

Dans le pays, la création d’un salaire minimum donne des sueurs froides aux entreprises. Déjà, le fait d’avoir instauré un minimum pour les facteurs a causé un premier licenciement pour de plus de 1.000 personnes, mais plus de 20.000 emplois de facteurs sont menacés. Et le patronat monte au créneau, indiquant que la généralisation d’un salaire minimum interprofessionnel entraînerait jusqu’à 5.000.000 de licenciements. Vous avez bien lu, 5 millions.

Vous savez déjà qu’il ne s’agit pas de la France, où le SMIG, devenu SMIC, est une réalité depuis des décennies.

S’agirait-il de la Chine, de l’Inde, ou d’un autre pays à bas coût, terrifié à l’idée que tout renchérissement du travail fasse fuir un travail qui ne vient chez eux que pour son coût modéré? Eh bien non.

S’agirait-il des USA ou de la Grande-Bretagne, où le débat sur le salaire minimum anime périodiquement la classe politique, mais où, de toute façon, il est tellement bas qu’il n’impose aucune réelle contrainte? Eh bien non.

S’agirait-il d’un pays où les salaires sont imposés par l’Etat, court-circuitant toute possibilité d’un dialogue social dans lequel la France voit une sorte de Graal des pays avancés? Eh bien non.

Le pays en question est un pays européen donné en exemple à la France. Exemple de dialogue social efficace. Exemple de modèle social protecteur, et de capitalisme à visage humain.

Qui, en plus, peut se vanter d’avoir un taux de croissance plus élevé que le nôtre, et un commerce extérieur ultra-excédentaire, alors que le nôtre est ultra-déficitaire.

JusMurmurandi entend d’ici les objections, à savoir que celui qui est pris comme exemple, comme souvent, est un petit pays scandinave très performant, mais pas véritablement comparable. Pourtant le chiffre de 5 millions d’emplois menacés est un indice…

Ce pays qui ne veut à aucun prix d’un SMIC, c’est l’Allemagne.

Vérité de ce côté du Rhin, mensonge au-delà ?

Ou signe qu’il serait temps de remettre en cause certaines vaches sacrées?

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