Hollande: après 100 jours, Waterloo?

septembre 1, 2012 on 9:02 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

La popularité de François Hollande est en chute libre. De tous les Présidents de la Ve République, il est celui dont elle baisse le plus vite après son élection. Le moins qu’on puisse dire, c’est que JusMurmurandi l’avait prédit.

Le comble est atteint quand notre Président attribue les difficultés à « une crise d’une gravité sans précédent ». Quel culot d’acier, lui qui n’a cessé de nier cette crise quand il combattait Sarkozy, d’abord dans l’opposition, puis en campagne électorale! Quelle découverte, alors que la crise dure depuis 2008! Quelle excuse trop facile pour que celui qui a promis « le changement, c’est maintenant! » ne tienne aucune de ses promesses!

Car il faut dire que le début du quinquennat Hollande ressemble par certains côtés impopulaires au quinquennat Sarkozy. D’abord, évidemment, avec la mise sous les projecteurs de sa vie privée agitée par l’affaire du Tweet. Ensuite par les expulsions de Roms décidées par Manuel Valls, au scandale de ses collègues de Gouvernement. Maintenant par un bon gros conflit d’intérêt: la banque Lazard, dont le patron, Matthieu Pigasse,  est aussi copropriétaire du Monde et propriétaire des Inrockuptibles, et, à ce titre, patron d’Audrey Pulvar, compagne du Ministre Arnaud Montebourg, ayant reçu, comme par hasard, un mandat de conseil du Ministère des Finances pour la création d’une banque dans la direction de laquelle M. Montebourg sera partie prenante…

Le sentiment des Français est que Hollande n’a rien fait pour combattre la crise. Ce n’est pas vrai. Il a en effet mis en branle une gigantesque hausse d’impôts, dont les échos vont résonner dans toutes les couches de la société française. Ce qu’il n’avait pas anticipé, c’est que cette hausse interviendrait dans une économie à l’arrêt, et qu’elle va donc la mettre en marche arrière. Et la situation va être d’autant plus désagréable et amère pour Hollande qu’il n’aura aucun crédit pour le redressement des finances publiques qu’il va tenter de réaliser avec ces hausses d’impôts, car le moins qu’on puise dire, c’est que ce n’est pas ce qu’il a promis pour être élu.

Comme un certain Sarkozy, qui avait été élu sur une plate-forme de « travailler plus pour gagner plus », plate-forme coulée par la tornade économique mondiale. La différence, c’est qu’au moment des promesses de Sarkozy, personne ne voyait une telle crise à l’horizon, et ses promesses pouvaient donc être aussi crédibles que sincères. Mais qu’en en 2011/2012 Hollande ne sache pas qu’on en est là, et le « découvre » une fois arrivé au pouvoir suppose l’une de deux possibilités.

Soit il est honnête, et dans ce cas-là il n’a pas vu 4 ans de crise que tous les Français on vus, et cela ne fait pas vraiment de lui quelqu’un de qualifié pour mener le pays. Soit, comme tout le monde, il le savait très bien, mais pensait qu’on pouvait faire croire le contraire aux Français. Et cela non plus ne fait pas vraiment de lui quelqu’un de qualifié pour mener le pays.

En tout cas, une chose est sûre et nouvelle. La presse, toujours si indulgente avec la gauche, et d’une incroyable férocité avec Sarkozy, a gardé le même ton pour écharper Hollande, pour qui l’automne sera long, froid, et cruel. Que dit le poète? Les violons de l’automne bernent mon coeur d’une langueur monotone… A moins que ce ne soit, comme pour Napoléon, après les 100 jours, Waterloo, morne plaine….

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