Napoléon à l’envers

septembre 17, 2012 on 4:33 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Un petit préambule. Napoléon n’a pas laissé la France en bon état, c’est le moins qu’on puisse dire, saignée à blanc par des guerres qui ont dressé le onde entier contre elle. Mais au moins, il l’a laissé en bon Etat, si on me pardonne ce jeu de mots, ayant été un administrateur hors pair, et un prodigieux organisateur de l’efficacité de la puissance publique.

Qu’en est-il aujourd’hui de cette efficacité de la puissance publique? Lentement les chiffres sortent. Maintenant, on sait comment la France fait pour perdre sa compétitivité. C’est simple, elle dépense trop dans sa sphère publique, et obtient trop peu en face. Les exemples se multiplient:

- ce matin, un rapport de l’inspection générale des Finances critique l’inefficacité des 1244 agences d’Etat, dont le coût totalise une cinquantaine de milliards par an.  Comme toujours, on constate qu’alors que l’Etat s’est serré la ceinture pendant les années de RGPP impulsée par Nicolas Sarkozy, ces agences ont augmenté leurs effectifs et leurs moyens financiers, lesquels ont cru de 15% en cinq ans. une paille!

- les collectivités locales n’ont cessé, elles aussi d’augmenter leurs dépenses et leurs effectifs malgré la crise et les restrictions que s’imposait l’Etat. On peut d’ailleurs se demander si la mesure, véritablement sans précédent, que voulait mettre en oeuvre Nicolas Sarkozy, de fusion des régions et des départements pour en augmenter brutalement l’efficacité en en diminuant les coûts, n’a pas été, à elle seule suffisante pour le faire battre, tant elle a mobilisé contre elles les édiles locaux dont le gaspillo-fromage était pour la première fois menacé. Coût: encore des dizaines de milliards qui s’envolent. Qui peut en effet dire que sa ville, son département, sa région, lui fournissent quoi que ce soit de plus ou de mieux pour venir en contre partie des milliards de plus qu’ils prélèvent et dépensent? Un exemple parmi tant d’autres, le livre phénomène de Zoé Shepard, « absolument dé-bordée! », qui décrit à quel point une administration où elle est employée n’a aucun rapport, même lointain avec un lieu de travail. Le plus amusant est que ce livre si férocement critique  conduit au moins une administration à de demander si ce ne serait pas d’elle que parlait l’auteur. En l’occurrence, elle s’est reconnue, c’est la région Aquitaine, présidée par le socialiste Alain Rousset, qui s’est fort justement et fort peu honorablement reconnue dans ce désastre au nom d’Administration. Et qui a préféré sanctionner sa collaboratrice plutôt que de taire la honte que ce portrait eût du inspirer.

- les coûts médicaux sont en France de plus sieurs points de p.i.b. plus élevés qu’en Allemagne, sans aucun bénéfice mesurable de santé pour la population. Encore des dizaines de milliards. Un livre vient d’ailleurs de sortir sous la signature du Pr Bernard Debré pour dénoncer la moitié des médicaments vendus et remboursés en France comme inutiles, voire pour certains dangereux. Comme étaient remboursé le Mediator, et autorisées les prothèses PIP.

Voilà, très simplement, où nos milliards partent en fumée. Il serait facile d’allonger la liste, avec les professeurs en nombre beaucoup plus élevé que chez nos voisins et concurrents, et la France qui ne cesse de perdre des places quant à la qualité de l’éducation qu’elle donne à ses enfants. Avec les fonctionnaires qui ont quatre fois plus d’arrêts de maladie que dans le privé. Avec les 35 heures et autres RTT, pendant que les autres pays travaillent. Etc…

Pour remédier à la perte de compétitivité de la France, il n’y a pas deux solutions, il faut alléger le fardeau improductif subi par les forces productives et consommatrices.  Que fait Hollande? L’inverse. Il l’augmente, d’une hausse des impôts sans précédent. Il est vrai que, pour faire l’inverse, il faudrait du courage, et que ça, on le l’a pas encore vu chez lui, qui ne fait, il est vrai, de politique que depuis 30 ans. Ce en quoi il est beaucoup plus le fils spirituel de Chirac, l’autre corrézien, que de Mitterrand, l’autre François.

Comment s’étonner, après seulement 100 jours, de la réponse des Français à la question « la situation serait-elle meilleure avec Sarkozy s’il avait été réélu qu’avec Hollande? ». 30% n’ont pas de préférence. 26% pensent qu’elle est meilleure avec Hollande. 44% pensent qu’elle eût été meilleure avec Sarkozy. Une telle chute en 100 jours, c’est Napoléon à l’envers…

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