Où nous mène-t-il donc?

octobre 20, 2012 on 3:29 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections législatives 2012, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

La cote de popularité de Hollande et Ayrault ne cesse de baisser, à une vitesse sans précédent pendant la Ve République. Pour ceux qui pensaient qu’il fallait se débarrasser de Sarkozy, président impopulaire et dont la presse ne cessait de rapporter les écarts de comportement, et qu’il urgeait de donner à la France un Président « normal », la gueule de bois est sévère.

Faisons, l’espace d’un instant, rimer « sévère » avec « inventaire »…

Hollande avait promis que sa République à lui, contrairement à celle de l’affreux Sarkozy serait irréprochable. Notamment, pas un condamné n’aurait de fonction importante. Promis, juré! On sait ce qu’a duré cette promesse. Pas 5 ans, durée de son mandat, ni 4, ni 3 ans. Non, juste 20 minutes, le temps qu’il nomme son Premier Ministre. Evidemment, avec une excuse, à savoir que le temps avait effacé la condamnation…. Ce qui ne s’applique pas au tout fraîchement condamné Arnaud Montebourg, mais Ayrault lui a fourni une deuxième excuse, différente, etc…

On se souvient de la candidature de Jean Sarkozy, fils du Président, à la présidence de l’EPAD, l’Etablissement Public qui gère La Défense. Bronca, levée de boucliers. Aujourd’hui, qui va être directeur général de son successeur, l’EPADESA? Amin Khiari, le fils de la vice-présidente socialiste du Sénat, Baziza Khiari. Un choix d’autant plus curieux qu’Amin Khiari n’a aucune expérience de l’aménagement ou du service de l’Etat, et qu’il a été évincé de la direction générale de l’université Léonard de Vinci après un rapport de la Cour des Comptes très critique sur sa gestion. Un choix d’autant plus important que la présidence guignée par Jean Sarkozy n’a ni pouvoir ni rémunération, alors que la direction générale, dévolue à Amin Khiari, est, elle, aussi puissante que lucrative…

Autre exemple: Claude Bartolone, aujourd’hui Président de l’Assemblée Nationale, troisième personnage de l’Etat. Dans son cas, pas de condamnation, ni d’emploi de son fils. C’est sa femme qu’il emploie et rémunère, à son Cabinet, très tranquillement, aux frais des contribuables français. On se souvient qu’il avait fallu qu’Eric Wörth démissionne du Ministère du Bduget, pour n’avoir pas compris qu’il était pour le moins maladroit que sa femme travaille pour Mme Bettencourt, femme la plus riche de France. Bartolone est plus malin, et Wörth aurait dû faire pareil, et employer directement sa femme à Bercy…

Mais ne soyons pas trop durs avec Hollande; passons l’éponge sur cette promesse factice de « propreté »de sa République, et regardons la politique. Car, après tout, ne vaut-il pas mieux une équipe compétente même si elle est un peu discutable, que d’honnêtes incompétents?

Hollande avait qualifié le Traité Européen de Stabilité Financière de mauvais et d’insignable. Il avait juré qu’il le renégocierait avec Mme Merkel, qu’il ferait plier. Il l’a signé tel que au mot près, et a du violenter sa majorité et bénéficier des voix de l’UMP pour le faire passer au Parlement. Ce n’est pas exactement un texte mineur, sur lequel il vient de retourner sa veste.

Hollande avait promis de faire de la compétitivité des entreprises un enjeu prioritaire de son action. Il avait nommé un patron socialiste respecté, Louis Gallois, pour faire un rapport sur le sujet. Ce rapport recommande un « choc de compétitivité » d’une trentaine de milliards d’euros pour alléger les charges salariales et relancer la compétitivité coûts des entre prises françaises. Alors que des fuites avaient évoqué un montant de 40 milliards en 5 ans, financé par une hausse de CSG, Hollande change d’avis et enterre le choc et la compétitivité avant même que le rapport Gallois soit officiellement remis. Comme la loi de finances 2013 fait peser sur les entreprises françaises un fardeau supplémentaire de 10 milliards. Il y aura bien un choc de compétitivité, mais un choc négatif, à un moment où les marges des entreprises françaises sont déjà un niveau historiquement bas, et, où, par exemple, son équipement en parc de robots est très loin du niveau italien, sans parler de l’exemple allemand, beaucoup plus moderne et performant.

Hollande avait aussi promis de donner le droit de vote aux immigrés. N’étant pas en état de le faire voter par sa propre majorité, et sans pouvoir compter cette fois-ci sur le soutien de l’UMP, il aurait « repoussé » le projet, comme le choc de compétitivité…

Tout ceci en 5 mois, alors qu’il a un mandat de 5 ans, et sans compter les turbulences de sa vie privée -sauf quand elle est twittée, moment auquel elle n’est plus très privée-, et les innombrables déclarations contradictoires et/ou incongrues de ses ministres.

On peut vraiment dire que, de ce point de vue là, Hollande ne perd pas de temps, établissant au passage des records. Mais vers où se dirige-t-il et nous dirige-t-il à cette vitesse, prenant bien soin de klaxonner?

 

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