Comment ruiner la France

février 19, 2013 on 4:55 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, Europe, France, International, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

François Hollande a réussi un exploit, celui de se faire élire Président le République sans avoir réussi quoi que ce soit de notable auparavant, et sans avoir fait de promesses électorales détaillées qui eussent permis de savoir qui il est vraiment. Il a surfé sur la vague d’anti-sarkozysme, constituée pour partie de rejet du style de l’homme, et pour partie de déception devant le contraste d’un Président qui a promis la croissance et qui subit la crise.

Mais l’absence de promesse de Hollande n’était pas totale. Car, pour prouver qu’il serait l’opposé de Sarkozy, il fallait que lui livre la croissance que son prédécesseur avait été incapable « d’aller chercher avec les dents », comme il l’avais promis. Et Hollande de calculer que la croissance en 2013 serait de 1,8%.

Arrivé au pouvoir la loi de finances budgétaire tabla sur un beaucoup plus modeste 0,8%, soit moins de la moitié. Et maintenant, on sait que plus personne ne croit à cette hypothèse, pourtant beaucoup plus modeste. Il ne manque plus que l’officialisation par Hollande ou Ayrault de la mauvaise nouvelle que JusMurmurandi annonçait depuis des mois.

Mais ce n’est pas tout. Car l’économie actuelle, au point mort, n’a pas encore intégré l’impact négatif des hausses d’impôts massives décrétées par la nouvelle loi de finances, et chacun sait que tout ce qui est payé en impôts est autant de moins qui alimentera l’ activité économique sous forme de consommation ou d’investissements. Elle n’intègre pas non plus l’impact du découragement des acteurs de l’économie, épuisés d’être montrés du doigt comme des profiteurs, d’être matraqués fiscalement, d’être condamnés à affronter la concurrence internationale en traînant le boulet d’un pays recordman du monde des prélèvements.

Un exemple montre à quel point le Président et le Gouvernement ne croient pas que le salut puisse venir de ce qui fait la fortune de notre voisin allemand, outre que lui a mis de l’ordre dans ses finances comme refuse de le faire la France, en traitant le problème des coûts, à savoir le commerce extérieur. Ce gouvernement y a nommé Nicole Bricq, qui a eu comme mérite particulier pour y être choisie qu’il fallait lui trouver un point de chute après son échec en quelques semaines à l’écologie. Or Nicole Bricq n’a jamais travaillé en entreprise (lire elle a toujours été fonctionnaire), ce qui ne serait quand même pas mal pour exporter. Et, et là on tombe dans le grotesque et l’ubuesque, elle ne parle même pas anglais. Bref, elle est une caricature de ce qu’il ne faut pas faire

Compte tenu donc de cette croissance nulle ou négative, la France ne tiendra pas l’objectif de ramener son déficit à 3% du p.i.b. qui a été promis urbi et orbi par Moi Président. Il va donc falloir faire d’autres économies pour y parvenir malgré tout. Et là, JusMurmurandi hoche la tête perdu entre stupéfaction et ahurissement, on entend le Président de la Cour des Comptes, le socialiste Didier Migaud, qui avait précédemment écrit que les impôts en France avaient atteint un maximum absolu, suggéré de fiscaliser les allocations familiales. Bref, quand les socialistes disent « faire des économies, », ils pensent « impôts nouveaux ».

Pourtant, ils avaient promis 20 milliards d’économies de dépenses. 10 milliards dans la loi de finances, pour donner un apparent équilibre aux 10 milliards de nouveaux prélèvements sur les particuliers et aux 10 milliards de prélèvements supplémentaires sur les entreprises. Et 10 milliards pour contribuer au financement du crédit d’impôts compétitivité, censé réparer auprès des entre prises déjà confrontées au niveau de marge le plus bas de leur histoire les dégâts faits par les nouveaux prélèvements. Comprenne qui pourra…

Toujours est-il que d’économies de dépenses, point de trace. Sauf des menaces sur tout ce qui est niche fiscale ou allègement de charge, considérés comme des dépenses. Sans doute ne comprennent-ils pas que ces allègements et ces niches contribuent aux marges des entreprises, et que les baisser c’est baisser encore les marges, déjà exsangues.

De nombreux organes de presse pensent donc qu’il va falloir que François Hollande choisisse entre sa composante « libérale », lire, qui sait compter, qui veut réduire les déficits, et sa composante socialiste, lire qui veut distribuer sans se préoccuper de savoir si on a l’argent pour le faire ou pas. Ces articles disent que le positionnement « social-libéral » adopté par Hollande est donc intenable et qu’il va falloir que le Président tranche.

Outre que Hollande ne peut pas se passer de son aile gauche sans faire tomber son gouvernement, car il n’a pas de majorité de remplacement, il y a une raison simple pour laquelle il est illusoire d’attendre qu’il tranche. Toute sa carrière, notamment 12 ans comme Premier Secrétaire du PS, montre à quel point il ne tranche jamais, par incapacité ou par goût.

Avec pour conséquence que son successeur au PS, Martine Aubry, dit avoir trouvé à sa suite « le parti en ruines ».

L’homme qui a ruiné le PS est en train d’en faire autant avec la France. Pour preuve, où est il aujourd’hui ? En Grèce !!!

 

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