Depardieu Président?

février 26, 2013 on 11:47 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

François Hollande a eu la sagesse de ne pas faire beaucoup de promesses pendant sa campagne électorale, et moins encore depuis qu’il a été élu. Mais « pas beaucoup », cela se révèle avoir été en fait, encore beaucoup trop.

Il a imposé une hausse explosive des impôts en 2012 et plus encore en 2013 pour remettre la France dans les 3% de déficit qui étaient pour lui la condition de ne pas se voir imposer une austérité forcée par les marchés financiers. Il est d’ores et déjà acté que cette promesse ne sera pas, et de beaucoup, tenue, puisque le déficit sortira suivant les prévisions actuelles à 3.6%. Un dérapage de 20%, ce qui n’est pas rien. Tellement pas rien qu’il fait se poser la question de la sincérité et/ou de la compétence de ceux (Hollande, Ayrault, Moscovici, Cahuzac) qui déclaraient y croire mordicus il y a quelques semaines encore.

Maintenant, regardons l’avenir. Jérôme Cahuzac a indiqué que, compte tenu de recettes « exceptionnelles » dans l’année en cours, il lui faudrait 6 milliards de recettes nouvelles pour les remplacer. Donc de deux choses l’une, ou les recettes « exceptionnelles » deviennent « permanentes », ou il en faut de nouvelles. Ce qui serait violer la promesse de la même fine équipe que cette hausse d’impôts serait la dernière du quinquennat.

Mais en fait, les 6 milliards de Cahuzac ne sont pas, et de loin, les dernières hausses à venir. Parce que le point de départ de la nouvelle année budgétaire  ce ne sont pas les 3% promis, mais les 3,6% réels, qu’il va bien falloir ramener enfin l’année prochaine à 3%. Donc encore une couche d’impôts de plus à rajouter au supplément de 6 milliards…. et encore des promesses qui n’ont aucune chance d’être tenues. Et n’oublions pas qu’en 2017, les 3% doivent être devenus 0. Comment faire, sans recettes nouvelles dans une France sans croissance?

Ce d’autant que les « réductions de dépenses de l’Etat » qu’envisagent les socialistes, on le sait maintenant, ce sont des baisses de subventions et des réductions de niches fiscales. Dire que ce sont des baisses de dépenses alors qu’il s’agit de hausses de prélèvements est un exercice auxquels les Français ne comprendront rien. Raconter aux familles à qui on fiscalisera les allocations familiales ou à qui on supprimera la demi-part pour chaque enfant étudiant que ce sont des réductions de dépenses de l’Etat, c’est vraiment les prendre pour des ânes.

Et encore, ces promesses et prévisions socialistes n’intègrent-elles pas encore les conséquences de leurs décisions calamiteuses. Le marché immobilier est en panne, avec des baisses de transactions de -20% à plus de -30% selon les régions. Autant de recettes en moins pour les finances publiques, notamment les collectivités locales, qui n’ont cessé de dépenser de plus en plus. Les entreprises du numérique, un des secteurs où la France a de réels arguments à faire valoir sur le marché mondial étaient de celles qui investissaient plus chaque année, avec des hausses de l’ordre de 10%. Au dernier trimestre 2012, ces mêmes entreprises ont investi 39% de moins. Evidemment le Gouvernement niera tout lien avec la taxation massive, unique au monde, sur les plus-values d’actions de ces sociétés jeunes et innovantes. Comme il nie toute accélération des exils fiscaux, alors que le stock de biens immobiliers de grand luxe mis en vente a purement et simplement triplé en un an…

Et le chômage va, dans quelques jours, battre son record absolu vieux de 16 ans, avec l’impact qu’on imagine sur les comptes de l’assurance chômage, dont il faudra bien traiter le déficit, comme aussi celui des retraites, dont la réforme Sarkozy-Fillon ne suffit pas, alors que la gauche niait son utilité…

Bref, l’équipe Hollande conduit la France et les Français dans le mur. L’Italie nous a donné un curieux exemple hier d’un peuple que ses leaders ont eux aussi conduit par dogmatisme et lâcheté mis dans l’impasse. Ils ont donné 25% de leur voix à Beppe Grillo, un artiste qui leur promet une rupture avec le système politique et les politiciens  « classiques ».

Avec 25% des voix, un tel candidat, en France se retrouverait indiscutablement eu second tour de l’élection présidentielle, avec de bonnes chances de battre un adversaire sorti du sérail et marqué par les échecs répétés de son parti et ses amis.

Qui pourrait être un tel candidat? Le comédien français le plus connu, par exemple. Ah, tiens, c’est Gérard Depardieu…. A ce propos, il est où, Obélix avec sa force inépuisable, quand on a besoin de lui? Ah oui, c’est vrai, il est en Russie maintenant…

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