Fonds souverains contre dettes souveraines

décembre 16, 2007 on 3:40 | In Economie, France, Incongruités, International | Commentaires fermés

Les dettes souveraines sont bien connues. Ce sont les dettes d’Etats souverains. A ce titre, elles bénéficient souvent de très bonnes notes d’agences de notations, au motif que « les Etats souverains ne peuvent faire faillite ». C’est oublier les nombreux exemples du contraire, et notamment les problèmes en Asie en 1997, en Amérique latine avec les dettes argentine ou mexicaine, ou la dette russo-soviétique.

Maintenant vient l’ère des fonds souverains. Certains Etats disposent de réserves financières énormes, issues du prix élevé des matières premières, comme les Etats du Golfe ou la Norvège, ou de la bonne santé de leurs économies (Chine, Singapour). Ces Etats investissent de plus en plus souvent ces fonds, non en Bons du Trésor américains comme avant, mais dans les fleurons de l’économie mondiale.

Ainsi la banque suisse UBS a eu recours à 2 fonds souverains, l’un de Singapour et l’autre du Golfe, pour une augmentation de capital destinée à la sauver de ses pertes dans le marché du subprime américain. Ceci, après un investissement souverain russe et une autre de Dubai dans EADS, elle aussi en délicatesse avec son bilan après les pertes dues au retard de l’A380, ne sont que quelques exemples de la force frappe de ces fonds, dont un certain nombre dépasse la centaine de milliards de dollars.

Quel rapport avec les dettes souveraines, et avec nous ? Ces fonds souverains géants ont besoin de placements rémunérateurs et sûrs, que seuls les Etats-unis leur ont jusqu’ici offert. Mais la baisse massive du dollar a amputé ces fonds et ouvert leurs gérants à d’autres opportunités. Comme les dettes souveraines d’autres Etats très endettés, tels la France. Doit-on craindre que ces fonds acquièrent une forte influence sur la politique de ces Etats et de leurs principales entreprises ?
Si l’on suit le vieil adage suivant lequel une petite dette est immédiatement exigible et mise en recouvrement, mais qu’une très forte dette mérite considération et modalités de paiement, la France est un Etat très bien considéré.

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