Cette gauche irréprochable, qui nie en bloc et en détail

avril 2, 2013 on 6:01 | In C'est ça, Paris?, Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections municipales 2014, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

François Hollande l’avait promis: au pouvoir, son équipe serait irréprochable. Pas un condamné, pas un mis en examen.

Cette promesse a volé en éclat dès sa première nomination, celle de Jean-Marc Ayrault, condamné, qui échappe à l’interdiction présidentielle parce qu’au bout de 10 ans, le casier judiciaire est purgé.

Son ministre du redressement productif, Arnault Montebourg, est condamné, alors qu’il est ministre, pour injures. Autre condamnation qui ne compte pas, puisque dixit Ayrault, elle n’est pas infamante

Aujourd’hui on apprend que Jérôme Cahuzac, ancien ministre du budget, a avoué avoir eu un compte à l’étranger (3 comptes, en fait, pendant plus de 20 ans). Il est mis en examen, et, ayant avoué, sera évidemment condamné. Arrêtons-nous deux secondes sur ses déclarations. Accusé par Mediapart, il dira « je nie en bloc et en détail », et niera pareillement devant la Chambre des Députés. Aujourd’hui, il dit avoir avoué « dévasté par le remords ». JusMurmurandi se permet de penser qu’il est bien curieux que le remords arrive juste au moment où les preuves qui s’accumulaient rendaient la poursuite des dénégations impossible et suicidaire.

Il est évidemment possible de s’interroger sur le fait de savoir si Hollande et Ayrault savaient, et se sont tus, en espérant comme Cahuzac, échapper à la Justice, ou s’ils ont cru les mensonges de Cahuzac, ce qui en dit long sur la rigueur moral au sein d’un PS qui a également abrité DSK et fait minstre Bernard Tapie.

Ajourd’hui on apprend aussi que les frères Guérini, à Marseille, dont l’un est sénateur PS et ancien patron de la section PS des Bouches-du-Rhône, sont en garde à vue (ce n’est pas la première) pour une affaire de marché publics que la radio décrit comme « mafieuse ». Inutile de dire que les Guérini, eux aussi, nient en bloc et en détail.

Hier, Nathalie Kosciusko-Morizet a accusé Anne Hidalgo la future candidate socialiste à la Mairie de Paris, d’avoir été condamnée à 20.000€ d’amende dans l’affaire de l’Atelier Parisien d’Urbanisme (APUR). Anne Hidalgo nie et annonce qu’elle va attaquer NKM en justice pour diffamation. Comme Cahuzac, qui avait lui aussi nié et attaqué Mediapart en diffamation.

Mais le cas Hidalgo est fascinant, car d’après le Figaro l’APUR a bel et bien été condamné, et Hidalgo en était bel et bien sa présidente. Mais elle considère que son rôle de présidente ne la mettait pas au courant des infractions graves au code du travail qui se déroulaient à l’APUR, condamné à 220.000€ d’amende pour travail dissimulé, et dont une salariée s’est suicidée. Par ailleurs elle estime que la dispense de peine qui a été prononcée en sa faveur vaut innocence ou amnistie, ce qui n’est pas le cas.

Le plus intéressant, c’est qu’elle se considère innocente, quoique présidente, d’infractions au code du travail alors que son métier, avant de faire de la politique comme bras droit de Bertrand Delanoë à la Mairie de Paris, était… inspecteur du travail.

Entre les condamnés amnistiés, les condamnés mais pas de façon infamante, les condamnés dispensés de peine, les pas encore condamnés, combien d’innocents irréprochables, au PS?

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