Margaret Thatcher a-t-elle sauvé la Grande-Bretagne?
avril 9, 2013 on 7:03 | In Europe, International, Moi, Président | Commentaires fermésMaintenant qu’elle est morte, il est possible de regarder l’héritage de Margaret Thatcher, et d’en tirer des conclusions pour notre monde actuel.
Elle personnalise avec Ronald Reagan une volonté de déréguler qui porte en France le nom de « libéralisme », dont il faut se souvenir qu’il veut dire exactement l’inverse aux Etats-Unis, où un « liberal » est un gauchiste.
Etre taxé de « libéral » en France est se voir coller une étiquette infamante, équivalent économique de ce qu’était être appelé « fasciste » sur le plan politique dans les années 60 et 70.
Traiter Hollande de « social-libéral » aurait sans nul doute plongé Mme Thatcher dans un abîme d’incompréhension, tant aucun homme politique français, Sarkozy compris, n’a approché, de près ou de loin, le libéralisme à la Thatcher.
Mais, pour la comprendre, il faut aussi se souvenir de la Grande-Bretagne avant elle. Un pays que l’industrie désertait, non par la délocalisation, mais tout simplement par la faillite, comme celle de son industrie automobile, avec British Leyland, devenu Rover avec les suites que l’on sait. Un pays que les syndicats, puissants, riches et violents, mettaient à genoux comme, à l’époque, les camionneurs français bloquaient les routes. Un pays que l’on appelait avec mépris « l’homme malade de l’Europe ».
Contrairement à la dérive des années 2000, qui a vu l’émergence d’ultra-bonus et d’ultra-riches, la révolution thatchérienne a profité à la classe moyenne au sens large, sans quoi elle n’aurait pas été réélue.
Mais le plus important dans son héritage n’est pas sa ligne politique et économique, sur laquelle d’autres que JusMurmurandi pourront toujours s’affronter en joutes savantes. C’est qu’elle en avait une, qu’elle l’affichait clairement. Qu’elle avait l’ambition de sortir son pays de décennies de marasme, et l’énergie, le charisme et le courage d’y parvenir, quoi qu’on pense de ses théories et méthodes.
Et c’est en cela qu’elle était insupportable à tant de politiciens français, alors comme maintenant. Parce qu’elle leur renvoyait en pleine face tout ce dont il ne faisaient jamais preuve. La vision, le courage, l’énergie, le fait de tenir ses promesses.
On ne peut s’empêcher, en écrivant ceci, de se dire que c’est une assez bonne description du Général de Gaulle. Et se demander comment ces deux-là se seraient entendus. On en a une idée à se remémorer les relations difficiles, mais empreintes de respect qu’entretint le Général avec ce géant britannique que fut Winston Churchill.
Oui, même si l’héritage de Thatcher peut se discuter, il est indiscutable q’un pays qui a des leaders de cette envergure est un grand pays.
Pendant ce temps-là, la France a Hollande. Elle était « la Dame de Fer », donc, par allitération, il est tentant d’écrire qu’il est « l’Homme de Verre », mais c’est un contre-sens. Sa mollesse le fait bien plus ressembler à « L’Homme de Papier-maché ». Sauf si les développements de l’affaire Cahuzac en font « l’Homme de Boue ».
La voilà l’allitération: Mme Thatcher, la Femme Debout, et François Hollande, l’Homme de Boue.
Margaret Thatcher: respect!
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