La spirale à la Grecque…. à la Française!

juillet 4, 2013 on 9:58 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Voilà, JusMurmurandi l’avait prédit, et c’est arrivé. François Hollande a mis en place une hausse  des impôts sans précédent depuis 1945, son but étant de réduire le déficit budgétaire abyssal.

Oui, mais voilà, la hausse des impôts est une réalité, mais la baisse du déficit ne l’est pas, aux dires du président socialiste de la Cour des Comptes. La cause en est que « les impôts ne rentrent pas ». Ce qui fait que les Français vont devoir faire encore de très gros efforts fiscaux supplémentaires pour combler un déficit qui n’en finit pas. Et si cela se reproduisait encore l’année prochaine? Et l’année suivante? Suivant le scénario de cauchemar d’une spirale « à la Grecque », qui en est à sa sixième année consécutive de forte récession Comment est-ce possible?

Si les impôts ne rentrent pas,  c’est avant tout faute de croissance. Laquelle croissance entraîne emploi et consommation. L’emploi, ce sont des cotisations sociales qui rentrent au lieu de prestations chômages qui sortent. Et la consommation, ce sont des recettes de TVA, de loin le premier impôt français. Et là, la spirale serait vertueuse. Plus de recettes fiscales implique que l’Etat peut emprunter moins, dépenser plus, réduire les impôts. Ce qui est bon pour la croissance.

Alors, si l’absence de croissance est la cause de tous nos maux, à qui la faute? La réponse est: à plusieurs causes.

D’une part, la conjoncture mondiale n’aide pas. Croissance molle aux Etats-Unis et en Chine, les deux plus grandes puissances économiques mondiales, et incertaine au Japon, le n°3. Toute l’Europe du Sud, qui est notre zone de commerce de prédilection, est en récession.

De deuxième part, la hausse des impôts réduit la part de revenu disponible des acteurs économiques (entreprises aussi bien que particuliers) pour consommer ou investir. Augmenter les impôts se fait toujours au détriment de la croissance.

Sur ces deux causes là, il n’y a pas lieu de mettre en cause François Hollande. Il est responsable de si peu de chose qu’on ne peut lui attribuer l’état de l’économie mondiale.

Mais surtout, il y a deux causes qui sont franco-françaises. trop de dépenses d’Etat, et pas assez de confiance.

Que l’Etat dépense trop en France est une évidence, et depuis longtemps. Ce n’est pas pour rien que la France est le champion du monde des prélèvements obligatoires parmi les grands pays de l’OCDE. Champion du Monde! Et quand il faut faire des économies pour réduire le déficit, que fait la bande à Pépère le Faible? Elle diminue les niches fiscales et autres subventions, qui comptent comme autant de dépenses d’Etat. Alors que JusMurmurandi aurait plutôt tendance à comptabiliser la suppression d’une niche fiscale comme une hausse d’impôts. Donc les « réductions de dépenses » qui sont en fait des hausses d’impôts camouflées sous une autre appellation contribuent à casser encore plus ce qui reste de croissance, et ainsi de suite. Réduire vraiment les dépenses de l’Etat à la mode socialiste, c’est encore repousser les investissements. Plus de nouveaux TGV, sauf un,  avant 2030. Plus de Grand Paris, sauf pour faire semblant. Plus de nouveaux programmes militaires, et ainsi de suite. Evidemment, les investissements d’aujourd’hui, c’est l’attractivité, la performance et la croissance de demain, donc….

L’autre sujet, c’est le déficit de confiance. Cette confiance, éminemment subjective, n’est l’apanage ni de la gauche, ni de la droite. Le gouvernement de Lionel Jospin de 1997 à 2002 a mis en oeuvre les 35 heures, mais il bénéficiait pour autant d’une forte confiance, notamment pour la compétence de ses ministres, y compris DSK aux Finances. Et l’économie s’est bien portée pendant ces 5 ans, même si les recettes fortes ont été intégralement dépensées au lieu de servir à préparer les inévitables années de vaches maigres.

Mais maintenant, la confiance est au plus bas, comme en témoignent les sondages sur le moral des Français. Et comment leur donner tort, avec l’équipe de bras cassés qui se donnent en spectacle? la ministre de l’écologie trouve son budget « mauvais », et le dit? Virée! D’autres ministres ont fait bien pire, mais sont toujours là. Ils se contredisent, contredisent le Premier Ministre. Lequel déclare que la croissance pour 2013 sera au rendez-vous malgré l’accumulation de mauvais chiffres et indicateurs. Avant de devoir se dédire à peine quelques jours après, sous la charge de la Cour des Comptes. Le Président prédit l’inversion de la courbe du chômage fin 2013 alors que tout le monde sait qu’il n’a pas fini d’augmenter non seulement en 2013 mais aussi en 2014. Il affirme aussi qu’il n’y aura aucun impôt nouveau pour tout le reste du quinquennat, alors que les déficits n’en finissent pas. Etc…

Mais le pire, qui était le plus évitable, c’est d’avoir cassé la confiance des acteurs économiques. Non seulement François Hollande les a taxés à outrance, mais il les a maltraités. Il n’aime pas les riches, il les soupçonne de fraude, de trahison économique, leur promet du sang, de la sueur et des larmes.  Alors, bien sûr, ces temps-ci on entend moins d’outrances d’Arnaud Montebourg, et la communication gouvernementale est devenue, en paroles, favorable aux entreprises. Mais ce n’est pas parce que les pouvoirs publics ont reculé face aux Pigeons ou aux Poussins, ou que le projet assassin de taxation des plus-values a été recalibré que cela redonne confiance aux entrepreneurs.

Et cela, c’est pire que tout. Des entrepreneurs qui ont baissé les bras. Des créateurs qui veulent créer, mais pas en France. Des riches qui partent par centaines. Des jeunes diplômés qui rêvent en majorité de travailler ailleurs qu’en France.

La spirale à la Française, à la Hollande, elle est là. C’est la spirale de la défiance et de la démission.

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