Pourquoi l’affaire Cahuzac est un désastre

juillet 27, 2013 on 5:00 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Moi, Président, Poil à gratter | Commentaires fermés

Jusurmurandi ne comprenait pas pour François Hollande, Pépère pour ses intimes, avait déclaré que, pour lui, ce qui qui était arrivé de pire au cours de sa première année de présidence était l’aveu de Jérôme Cahuzac.

Que Pépère soit un homme plein de lui-même et vaniteux, soit, mais quand même, la montée du chômage par centaines de milliers semblait à JusMurmurandi d’une toute autre importance.

Certes on pouvait se placer sur le terrain de la morale et y voir une catastrophe pour des socialistes qui en parlent sans cesse (de la morale) comme s’ils en détenaient le monopole, mais ce serait oublier les autres casseroles qu’ils trimballent sur ce sujet, notamment Guérini, DSK, Dalongeville, Andrieux. A elles toutes, plus les condamnations de multiples ministres et hiérarques, Ayrault, Montebourg, Désir, elles « relativisent » la légitimité du PS à revendiquer la morale.

Alors pourquoi Cahuzac était-il le pire pour François Hollande?

Ceux qui le connaissent disent qu’il est avant tout préoccupé de tout ce qui touche à sa propre réélection en 2017. Dans ce contexte, alors, on comprend mieux son « aveu » depuis une semaine. Parce que, pour dire les choses franchement, même si Hollande a promis qu’avec lui la crise serait finie, vu qu’elle était uniquement de la faute de Sarkozy, il sait bien que la droite n’a pas de résultats éblouissants à lui opposer sur ce terrain.

Donc la crise et le chômage, il est prêt à « faire avec » devant les électeurs.

Mais depuis la Commission d’enquête parlementaire, il s’avère que les souvenirs de MM. Cahuzac et de son chef, M. le Ministre des finances, Pierre Moscovici, sont contradictoires sur un point. Un point qui n’est pas trivial, à savoir une réunion dans le bureau présidentiel de Pépère, où, en son auguste présence, aurait eu lieu une conversation où aurait été déballée l’affaire à un moment où Pépère à juré qu’il ne savait encore rien, puisqu’il affirme avoir été avisé par Cahuzac par texto au moment où ce dernier se rendait chez le juge.

En d’autres termes, Moscovici, qui dit que la réunion a eu lieu, contredit Cahuzac qui dit qu’elle n’a jamais eu lieu. L’un des deux ment, et sous serment en plus.

Voulant en savoir plus, la Commission demande à entendre Jean-Marc Ayrault, et les socialistes refusent. Et pan! pour la République irréprochable promise par le candidat Hollande.

S’ils ne veulent pas de l’audition d’Ayrault, c’est évidemment qu’ils ont peur de révélations dont il vaudrait mieux pour eux qu’elles soient tues. Y compris les rumeurs dont fait état Mediapart concernant un circuit de corruption dont l’acteur aurait été Cahuzac, alors conseiller au cabinet de Claude Evin, et qui aurait porté sur ces sommes infiniment supérieures à celles retrouvées sur son compte à Singapour, ce qui fait se demander si le bénéficiaire n’aurait pas été le PS.

Et évidemment, on pense à Hollande, le Président qui ne savait rien. Président qui sent manifestement le vent du boulet quand il dit que le pire de sa première année a été l’affaire Cahuzac.

Pas parce qu’elle a été le pire pour la France. Mais parce qu’elle est le pire pour ses chances de réélection.

Voilà pourquoi il faut absolument faire toute la lumière sur ce que savait le Président qui en savait rien.

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