Kouchner, coupable de l’Arche de Zoë ?

décembre 29, 2007 on 7:17 | In C'est ça, Paris?, Elections municipales 2008, France, Incongruités, International | Commentaires fermés

Bernard Kouchner, bien avant de devenir la vedette de l’ouverture sarkozyenne, s’est rendu célèbre en inventant, puis en imposant le « devoir d’ingérence ». Quoique ses motivations aient été indiscutablement généreuses et nobles, on ne peut que frémir devant les conséquences. Dont l’une est justement l’aventure lamentable de « l’Arche de Zoë ».

Ce qui a le plus frappé JusMurmurandi dans cette aventure, c’est d’entendre la mère d’un des condamnés déclarer, la voix entrecoupée de sanglots, que « tout ceci était un terrible malentendu. Jamais ils n’ont voulu enlever d’enfants ».

Soit. Admettons. Mais est-ce que la bonne foi suffit pour tout justifier ? Il s’agissait quand même de déplacer 103 enfants de plusieurs milliers de kilomètres. De les faire changer de continent, de culture, de langue. Ce n’est pas rien. Alors tout ça sur un malentendu ? C’est JusMurmurandi qui a l’impression d’avoir mal entendu.
Les condamnés se défendent en disant qu’ils ont été trompés par des intermédiaires malhonnêtes. Soit. Admettons encore. Mais déplacer 103 enfants sur la foi de seuls intermédiaires ? C’est totalement insuffisant.

C’est là que la devise de Bernard Kouchner trouve ses limites. S’il y a devoir d’ingérence, qui en est le juge ? Un autre Etat ? Une ONG ? Un individu ? N’importe qui ? Dans quel but ? Humanitaire uniquement ? Ou écologique aussi ? Ou moral ? Et sur quels critères ? Et jusqu’où aller ?
Car, in fine, un catholique engagé qui s’opposerait par la force, voire la violence, à des avortements, plaiderait de bonne foi qu’il est de son devoir de s’ingérer et de sauver des foetus qui sont autant de vies, sans parler des âmes des mères. Là aussi, devoir d’ingérence, Dr Kouchner?

Pour autant, on ne peut pas non plus laisser faire n’importe quoi sans réagir. Ou alors c’est Srebrenica ou le Rwanda. Le massacre sous les yeux de la communauté internationale consentante par inertie.
Parlant de devoir d’ingérence plutôt que de laisser-faire, JusMurmurandi trouve que Bertrand Delanoë, grand ami dudit Kouchner, a manqué à son devoir d’ingérence en ne faisant rien pendant 6 ans, après l’avoir dénoncée à cor et à cri du temps de son prédécesseur Jean Tibéri, à la RIVP (Régie Imobilière de la Ville de Paris) qui attribue certains appartements magnifiques à des prix qui le sont beaucoup moins dans des conditions qui sentent la faveur.

Sauf que, comme il a la tutelle de la RIVP, ce n’est pas à son devoir d’ingérence qu’il a manqué. C’est à son devoir tout court.

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