Quand combattre la pollution est trop dur pour le pauvre Maire de Paris

janvier 4, 2008 on 3:43 | In C'est ça, Paris?, Elections municipales 2008, France, Incongruités | Commentaires fermés

Bertrand Delanoë est bien malheureux en ce début d’année électorale. Ses collègues maires lui font porter un méchant bonnet d’âne. Sans tenir compte qu’il est en période électorale, ce n’est vraiment pas gentil.
Car Bertrand Delanoë a fondé sa lutte contre l’automobile sur un bénéfice attendu en termes de diminution de la pollution. Et au nom de ce combat, il rend la vie de millions d’automobilistes délibérément difficile. Mais de cela, M. le Maire se moque, parce que ces automobilistes, ce sont souvent des banlieusards qui viennent à Paris, donc qui n’y votent pas. Et s’ils ne votent pas à Paris, ils n’intéressent pas le Maire de Paris.

Peu lui importe aussi de suivre l’exemple de Londres, qui, en taxant lourdement l’entrée des automobiles dans le centre de Londres, a réduit fortement la circulation automobile non en l’asphyxiant comme à Paris, mais en l’accélérant du fait de la baisse du nombre de voitures. Et, au passage, le maire très socialiste de Londres, Ken Livingstone, remplit ses caisses du montant du péage.
Et voilà que maintenant 4 villes majeures d’Europe viennent de prendre une initiative intéressante. En Allemagne, Berlin, Cologne et Hanovre viennent d’interdire leur centre aux automobiles polluantes. En Italie, Milan met en oeuvre une taxe sur les voitures polluantes en centre ville. Voilà des mesures simples, ciblées contre les véhicules pollueurs. Qu’attend le Maire de Paris pour en faire autant?

En fait, il y a 2 réponses. L’une politique, l’autre comportementale.

La réponse politique, c’est que interdire ou taxer les véhicules risquerait de déplaire aux électeurs de M. Delanoë, dont certains sont modestes, et donc possèdent des véhicules polluants. Et clairement M. le Maire préfère polluer que déplaire.

La réponse comportementale, c’est que la seule expérience de Bertrand Delanoë dans le privé, celle qu’il met en avant à tout moment, était dans une agence de publicité. Et que c’est ce qu’on retrouve dans son approche de la politique. Peu importe que la pollution baisse ou non, pourvu que le message le fasse croire aux électeurs.
La « bataille » du Maire contre la pollution semble donc bel et bien en panne. Mais pas n’importe où, à Fieu. Vous connaissez, bien entendu, la panne à Fieu.

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