Mittal le (boni) Menteur ?

janvier 14, 2008 on 2:42 | In France | Commentaires fermés

Lakshmi Mittal est un vrai entrepreneur bling-bling. Non content d’acheter une maison à Londres en 2004 pour un prix record de 128 millions de dollars, il la fit ensuite décorer avec du marbre de la carrière qui fournit celui du Taj Mahal, qui fit que sa maison fut surnommée le Taj Mittal.

En 2004, il établit un nouveau record, celui du mariage le plus cher, pour sa fille Vanisha, avec fiançailles au Chateau de Versailles et mariage à Vaux le Vicomte.

Il est aussi et surtout connu pour avoir édifié le plus gros groupe sidérurgique au monde, Arcelor Mittal, notamment grâce à une OPA fracassante sur son rival Arcelor, plus gros que lui, en 2006. Lors de cette OPA, pour calmer les inquiétudes que sa prise de contrôle faisait pour l’emploi en France et en Europe, il mit en avant qu’il avait récupéré pour 1€ et sauvé l’usine de Gandrange, dont personne ne voulait, ce qui montrait sa capacité à soutenir l’emploi européen.

Il fit aussi un certain nombre de promesses de bonne gouvernance, destinées à ceux que rebutait la perspective d’un groupe à caractère féodal.
Aujourd’hui, la fortune de Lakshmi Mittal pèse quelques 50 millliards de dollars, au 5e rang mondial.

Et aujourd’hui, à peine 18 mois après son OPA, Mittal va annoncer la liquidation de 700 des 1000 emplois de Gandrange sans qu’il y ait la moindre crise dans le monde de l’acier, au contraire, ce que prouvent les excellents résultats de son groupe. Ceci alors que son Business Plan de février 2006 prévoyait une augmentation de l’emploi en Europe et excluait toute nouvelle restructuration. 700 emplois auxquels il faut rajouter les répercussions sur les sous-traitants et fournisseurs.
Il avait également promis de ne pas prendre personnellement la tête du groupe Arcelor Mittal, promesse qui a tenu.. un an, puisqu’il en est aujourd’hui à la fois le Président et le Directeur Général, et que son fils en est le N°2.

Au même moment, Marion Jones, la championne olympique qui a reconnu s’être dopée a été condamnée à 6 mois de prison ferme (elle risquait 5 ans) pour mensonge.

Ne faudrait-il pas envisager la même chose pour M. Mittal? Et pour ceux qui l’ont soutenu, comme François Pinault, qui se fit son intermédiaire auprès de Jacques Chirac, ou les syndicats de Gandrange, qui se sont vendus pour un plat de lentilles en vantant les qualités de patron de Mittal? Pour la Commission européenne qui a approuvé l’OPA comme elle a approuvé l’absorption de Péchiney, aujourd’hui démantelé, par Alcan?

Charles Pasqua a bien raison de dire que les promesses n’engagent que ceux qui y croient. Et la grenouille de la fable découvre, mais trop tard, qu’un scorpion , malgré toutes ses promesses, reste toujours un scorpion.

Le Taj Mittal, à Londres