Un libre-service qui n’est pas libre et ne rend pas service

janvier 23, 2008 on 8:54 | In Economie, Elections municipales 2008, France | Commentaires fermés

Le vent de la réforme est décidément aussi modéré que le temps en ce début de janvier. Humide, et incertain. C’est le cas pour le (très) petit pas fait par Roselyne Bachelot, qui a annoncé que les médicaments non remboursés pourront désormais être vendus en libre service. En libre-service, oui, mais seulement en pharmacie.

Comment justifier cette mesure si chichement mesurée? Officiellement, la Ministre est désireuse de faire faire des économies au système de santé. Elle pense que mettre ces quelques 3000 références en libre service permettra au consommateur (au patient, en fait), de mieux comparer les prix et donc d’acheter moins cher.

Mais alors, si c’est le cas, pourquoi ne pas permettre à d’autres commerces de vendre ces médicaments, et notamment des grandes surfaces, prêtes à embaucher des pharmaciens?

Comment concilier cela avec le fait que la libération du commerce, et l’ouverture des professions à accès fermé sont 2 recommandations de base de la commission Attali pour libérer la croissance française? La vente des médicaments en vrai libre-service atteindrait les 2 objectifs à la fois.

Est-ce que cela aurait à voir avec le fait que les pharmaciens représentent un groupe d’électeurs qu’il importe de ne pas fâcher avant les Municipales?

Est-ce parce que les pharmaciens trouvent dans les produits à prix libres (médicaments non remboursés, parapharmacie) l’essentiel de leurs marges, compte tenu des prix très bas imposés par la Sécu exsangue sur les médicaments remboursés?

Plus généralement, le mot libre-service comprend le mot libre, auquel JusMurmurandi est d’autant plus attaché qu’il est le premier des 3 mots gravés sur les façades de tous les bâtiments de la République Française.

D’où l’intérêt de JusMurmurandi pour libérer la croissance, libérer le commerce, libérer la concurrence. Ce qui est au moins aussi important que de libérer les infirmières bulgares en Libye, les otages des FARC en Colombie, les aventuriers de l’Arche de Zoe au Tchad, les journalistes d’Arte au Niger.

Car le contraire de libérer, ce n’est pas encadrer, comme le Ministre voudrait nous le faire croire, c’est enfermer.

une Ministre pas libre de ses choix?

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