Hasard, vous avez dit hasard?

janvier 28, 2008 on 8:16 | In Economie, France, Incongruités, Insolite | Commentaires fermés

Le hasard est-il un abre, pour qu’on dise qu’un évènement est « le fruit du hasard »? Toujours est-il que cet arbre porte des fruits bizarres ces jours-ci.

Ainsi la Société Générale affiche une perte abyssale due à une « fraude » d’un trader débutant, agissant isolément. Le hasard veut que cette perte soit affichée en pleine période de turbulences financières, qui vient donc rendre moins aigu le sentiment de catastrophe spécifique.

Quand ils découvrent le drame, le week-end dernier, la SocGen décide de liquider immédiatement sa gigantesque position. Il se trouve que, ce jour-là, la Bourse est éxécrable dans le monde entier. Cela fait enfler les pertes de la banque, la position étant un pari sur la hausse des marchés. Vous avez dit hasard?

En revanche, la forte baisse des marchés de ce jour-là s’accompagne d’un volume très important. Ce qui permet à la SG de liquider sa position sans que la taille gigantesque -et anormale- de cette position soit remarquée. Car, si le marché avait perçu la situation avant qu’elle soit débouclée, la banque eût été immédiatement attaquée de façon massive, ce qui eût déclenché un vent de panique. Le hasard, toujours?

Le problème pour la banque, ce n’est pas seulement les milliards perdus. C’est le dommage fait à sa réputation auprès de ses actionnaires et de ses clients. Et là, le pire, c’est de faire les grands titres des journaux jour après jour, comme, en son temps, le Crédit Lyonnais. Le lendemain de l’annonce du désastre, 2 évènements qui n’ont rien à voir diluent la présence de la Générale à la une des JT. L’un dramatique, la mort de 2 gendarmes. L’autre, sportif, un exploit en tennis. Encore le hasard…

Dire que les dirigeants de la Générale ont été ravis de la mort des gendarmes, certes pas. Mais qu’ils ont du applaudir à la victoire de Jo-Wilfried Tsonga en demi-finale de l’Open d’Australie, on peut le penser. Car de nombreuses questions subsistent, dans cette scandaleuse affaire, et notamment, comment un homme seul a pu perdre un tel montant. Ou bien il n’était pas seul, ou bien les systèmes de contrôle étaient plus troués qu’un fromage suisse. Autant de questions que la banque souhaite avidement voire réléguées en p.6 plutôt qu’en appel de Une.
Si, et ceci est pure spéculation, un homme politique français très en vue devait, ce week-end, épouser une très belle femme d’origine européenne, on peut penser que cette nouvelle ferait donc très bien les affaires de la Société Générale, aujourd’hui avide de discrétion et d’oubli.

Serait-ce un effet du hasard? Ou, comme l’écrivait Marivaux, le jeu de l’amour et du hasard…

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