Gandrange, une nouvelle ouverture?

février 1, 2008 on 5:22 | In France | Commentaires fermés

Nicolas Sarkozy, en visite à Gandrange, déclare que l’Etat français préfère investir dans un site industriel plutôt que de payer des indemnités de chômage ou des pensions de retraite anticipée.

Au premier abord, un raisonnement imparable. Ca coûte moins cher, et on maintient les emplois.

Le problème, c’est si tout le monde en fait autant. Payer pour Alstom, payer pour Gandrange, payer pour un centre d’appel qui sinon file au Maghreb, payer pour Airbus et ses sous-traitants… Jusqu’où, et avec quel argent?

Un bon exemple de ce processus est le transport aérien. Il est possible de vendre des sièges très bon marché pour finir de remplir l’avion s’il y a déjà des passagers à prix plus élevés. Mais si tous les sièges sont vendus à prix ultra-bas, la compagnie perd de l’argent. C’est pourquoi les offres promotionnelles pour quelques dizaines d’euros sont toujours limitées à un certain quota de sièges, pour ne pas cannibaliser le volume des clients prêts à payer plus cher pour voler à ce moment là et pas à un autre.

Ryanair, le N°1 des compagnies aériennes à bas coût poursuit le même raisonnement encore plus loin, en faisant payer les aéroports et régions où elle atterrit en contrepartie du volume de passagers qu’elle transporte, car ces passagers sont censés dépenser sur place, ce qui rend le fait de payer pour Ryanair somme toute rentable. Mais si un aéroport et une région le font pour Ryanair, pourquoi pas pour Air France et les autre compagnies, pour la SNCF et les sociétés d’autoroute?

En outre, pour un Alstom où l’intervention de l’Etat a été à la fois déterminante et rentable, beaucoup d’autres cas n’ont servi à rien, dépense mise à part. Car on sait que l’Etat n’a pas brillé dans son rôle de capitaliste, et que permettre à Air Liberté (par exemple) de ne pas payer ses charges sociales ne l’a pas aidé à voler durablement. Ou que les subventions versées à Daewoo pour ses usines de Lorraine l’ont été en pure perte.

L’impression de JusMurmurandi est que, sur ce sujet de la politique industrielle, Nicolas Sarkozy prêche un interventionnisme que le PS ne peut qu’approuver. Sauf que là, ce ne sont plus les personnes que NS attire, ce sont les idées qu’il s’approprie. Peut-être cela vide-t-il le fonds d’idées propres au PS après avoir dévasté ses rangs. Mais cela suffit-il à faire une politique économique ?

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